Eugène Romain Thirion, born in Paris, was drawn to the arts at an early age. In 1857, he entered the “École des Beaux-Arts”, drawing inspiration for his work from classical and historical culture, the Bible, and mythology. In the course of his successful career.
Thirion became a Member of the Institute, Official Painter of the Second Empire, and then of the Third Republic. He worked as a decorative artist for the Paris Opera, the Hotel de la Païva, and two famed city halls: the splendid “Hôtel de Ville” in Paris, and the “Hotel de Ville” of Tours, the last in collaboration with his friend Victor Laloux. His work can be found in the “Musée d’Orsay”, several other museums in France, and international collections.
In 1872, Eugène Thirion inherited a house in Montigny owned by his father, a Parisian lawyer. He converted part of the house to a studio to accommodate his large compositions and lived and worked there all year round.
Thirion exhibited frequently from 1861 to his death. He loved nature and painted beautiful landscapes, often drawn from his travels. His portraits were universally renowned for their accuracy. For example, one can clearly identify “The Muncipal Council”, now in the museum of Nemours, as that of Montigny. Similarly, on “The Tax-Collector’s Visit”, one of his last paintings, one can recognize villagers and elected officials of the time. This painting was given to the town of Montigny by his daughter-in-law in 1910.
After Eugène Thirion’s death, the house remained in the artist’s family for many years, kept in the same condition as the painter had left it.
Eugène Thirion had two sons: André, a doctor of Law, and Jean, a painter.
Jean THIRION created many beautiful landscapes. His “The Samaritaine” can be seen in Moret. Jean wanted to live in Montigny, so his father Eugène had a small house with a large studio built for him in his garden. The present “villa Marianne” n° 8 rue des Cormiers. Jean Thirion joined his friend Francis PICABIA as part of in the local group of artists just discovering Impressionism.
Eugène Thirion died young, leaving behind several fine landscapes of the region. The members of the Thirion family are buried in Montigny in a tomb whose design was a gift from Eugène’s old friend, Victor Laloux.
Eugène THIRION (1839-1910) et son fils Jean THIRION (1870-1901)
Eugène THIRION (1839-1910)
Très jeune, Eugène THIRION est attiré par les arts, bien que son père, avocat, ait espéré lui voir faire du droit. Il entre aux Beaux-Arts de Paris en 1857, dans les ateliers de Cabanel et de Fromentin. Le jury du Prix de Rome le trouve trop peu classique et le refuse. Il trouve pourtant souvent son inspiration dans la Bible et la mythologie : “Moïse exposé sur le Nil” est à l’ambassade de France à Rome, “Orphée pleurant Eurydice”, dans les collections nationales du Musée d’Orsay, d’autres en province, et à l’étranger.
Membre de l’Institut, peintre officiel du Second Empire, puis de la troisième République, Thirion a travaillé pour de grands chantiers parisiens : le buffet de l’Opéra de Paris, la décoration aux Champs-Elysées de l’hôtel particulier de la Païva (une aventurière russe d’origine polonaise devenue marquise portugaise !), la mairie de Bercy (12e arrondissement actuel), l’Hôtel de Ville de Paris puis celui de Tours avec son ami Victor Laloux, etc.
Il a beaucoup peint et exposé de 1861 à sa mort en 1910, mais il aimait la nature et, à côté des commandes officielles, il a peint de très beaux paysages, en France et lors de ses voyages en Espagne, Italie, Afrique du Nord, ainsi que des portraits magnifiques de sa jeune femme, du Cardinal de Rennes, de sa famille et de bien d’autres.
À Montigny, Eugène Thirion a hérité en 1872 de la petite maison que son père, avocat parisien, avait achetée à l’angle de la place de la mairie, volontairement proche de la gare alors encore récente, pour pouvoir aller rapidement travailler à Paris. Le père y avait fait ajouter une écurie avec remise pour voiture et avait acheté des terrains pour le jardin. Le jeune Eugène transforme cette maison, la dote d’un vaste atelier pour ses grandes compositions, et y vit la majeure partie de l’année, le chemin de fer lui permettant d’aller à Paris rapidement.
Il peint des paysages de la région, souvent de Montigny, mais aussi des compositions et des témoignages : “Conseil municipal de village” qui serait celui de Bourron et qui se trouve au Musée de Nemours, ainsi que “La visite du percepteur” à Montigny, tableau sans doute inachevé, un des derniers du peintre, offert par sa famille à la Mairie de Montigny en 1910 et sur lequel on reconnaissait des villageois et les élus d’alors.
Il fut conseiller municipal et s’intéressait au devenir du village. Il connaissait les montignons, et en toute confiance, plusieurs d’entre eux posèrent pour ses tableaux. Des jeunes filles de Montigny lui servirent de modèles, gagnant ainsi quelques sous bien venus.
Il était depuis longtemps ami de Victor Laloux qui venait souvent le retrouver chez lui. Un jour, visitant l’atelier de Thirion, Laloux s’est exclamé : “mais c’est le portrait de Lucie ! “. Il s’agissait d’une “Vierge à l’Enfant” destinée à l’église de Moret : Lucie était une jeune fille du village, morte centenaire elle gardait encore un bon souvenir de ces séances de pose qu’elle aimait raconter. Ce tableau est toujours dans l’église de Moret sur Loing.
Marié, Eugène Thirion eut deux fils, André-Romain, docteur en droit et Jean-Romain, artiste peintre lui aussi, qui, malheureusement, moururent jeunes.
Jean THIRION (1870-1905) au talent précoce mais de santé fragile depuis son enfance a vécu l’essentiel de sa courte vie à Montigny. Il aimait le village et la campagne et a laissé de beaux paysages de la région. A la demande de Jean, son père lui fit construire une petite maison avec un bel atelier, appelée Villa Marianne, à l’extrémité de son jardin donnant sur la rue des Cormiers (le n°8 actuel). Jean Thirion fréquentait la colonie artistique de la région et s’était lié d’amitié avec Picabia, demeurant alors à Moret, à qui il a dédicacé l’un de ses tableaux en 1903. Il a fréquenté aussi leurs amis communs, Sisley, Pissaro, et bien d’autres.
La famille Thirion repose au cimetière de Montigny, sous une tombe élégante et sobre dessinée par Victor Laloux . La belle maison de l’angle de la rue des Corvées et de la rue Jacobé est restée longtemps dans la famille des artistes ; elle est encore telle que l’a voulue le peintre
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Charles Virion, born in Corsica, grew up in the Lorraine. He studied at the “École des Beaux-Arts” de Nancy, forming close long-term friendships with members of the “École de Nancy”, whose graceful Art Nouveau style he adopted. He pursued his studies at the School of Decorative Arts in Paris, winning a place at the prestigious Beaux-Arts de Paris. After completing an apprenticeship at a faience workshop in Choisy le Roi, he was recruited in 1889 by Georges Delvaux, joining Delvaux’s team as a decorator. CharlesVirion exhibited his work at the Paris Salons, and won a medal at the Universal Exposition in 1900.
As a sculptor, Virion showed his range, producing bronzes of various animals, creating wall-decorations of various types for grand buildings and private homes, as well as designing medals for the Paris Mint, and designing ceramics for ateliers in Rambervilliers in the Lorraine and elsewhere. His notebooks are full of sketches, projects, and studies – testifying to his gift for close observation and his creativity.
Virion exhibited his works in Paris at the “Musée d’Orsay”, Petit Palais, the former “Musée des Colonies” and in museums throughout France, as well as in the United States and Brazil. His numerous World War I monuments are found in many places in France. They can be identified by the presence of a cock/rooster signed Virion.
A great lover of nature, Charles Virion loved village life in Montigny, where he settled with his family, built a house and raised his children. He established a network of friendships with both local artists/artisans and the village families, participating in municipal affairs, especially in the period of the war in 1914-1918.
Charles Virion was also one of the founders of the Association of Naturalists of the Loing Valley, one the artists who created the museum at the chateau of Nemours, and also a co-creator of the Salon and Association of Animal Artists in Paris.
Several of Virion’s fellow artists from his days in Nancy visited him in Montigny. Among them were: Charles JACQUOT, a sculptor whose montigny’s faience received a medal at the 1900 Universal Exposition, Edmond LOMBARD, a founder of the “École de Nancy” and furniture designer for the famed workshops of Majorelle and Gautier and other Art Nouveau designers, and the painter, Charles BASTIEN.
Charles VIRION et ses amis
Charles VIRION (1865-1946) Né à Ajaccio où son père était Inspecteur des Eaux-et-Forêts, orphelin très jeune, Charles Virion revient avec sa mère, son frère et ses deux sœurs, en Lorraine où il est élevé par son oncle, responsable des ventes des cristalleries de Saint-Louis, dans un petit village des environs de Bitche. Il y mène la vie des enfants du village où il passe la guerre de 1870, il fréquente ensuite l’école en allemand, mais aussi en français en cours du soir, avant d’aller au collège à Longuyon, puis choisit de devenir peintre.
Entré à l’école des Beaux-Arts de Nancy, en 1883 il est fasciné par le travail d’un sculpteur et n’a plus eu qu’une idée : devenir lui aussi sculpteur. Il suit les cours de cette école, puis à Paris entre à l’École des Arts Décoratifs. Il passe avec succès le Concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris où il est l’élève des sculpteurs Paul Aubé, et A. Falguière et ami de Georges Gardet.
Le service militaire achevé il fait un stage d’un an à la faïencerie Boulenger à Choisy-le-Roi pour s’initier aux arts du feu. Il y retrouve Delvaux, ancien chimiste à Saint-Louis, et vient s’installer à Montigny comme décorateur en 1889, à la demande de ce dernier, au moment où GeorgesDelvaux reprend la faïencerie. Il est logé alors chez le couple Delvaux près de deux années. Il est vite l’ami de ses compagnons de travail mais il est aussi le camarade des jeunes de Montigny qui apprécient sa simplicité et son heureux caractère.
Venu à Montigny pour y travailler il s’y plaît et y fait venir sa famille. Il loue alors un logement Villa Elisabeth, puis, en 1892, fait construire sa maison. Confrère et ami d’Armand Point pour lequel il réalise les sculptures dans l’Atelier de Haute-Claire, il participe aux célèbres méchouis, inconnus jusqu’alors dans nos régions et qui mettent tout Marlotte en émoi. C’est lui qui exécute pour Armand Point : “La Princesse à la Licorne”, le “Saint Georges terrassant le dragon”, des coffrets ciselés et émaillés dont l’un est conservé au Musée d’Orsay et bien d’autres.
Marié en 1904 à une jeune pianiste, Jeanne Lary, il a des enfants. Grand chasseur et fin pêcheur, il ne rate pas une ouverture et souvent un lièvre ou un faisan lui servent de modèle avant d’être dégustés.
Il a décoré de nombreuses salles dans la région: en 1908, la Salle du Long-Rocher, sur le thème des fables de La Fontaine, alors la plus belle de la région pour les fêtes et les bals. En 1913, le dortoir et le grand réfectoire de l’école du “Nid”, des maisons particulières aussi, à Montigny, des salles d’hôtel à Malesherbes, à Nemours ou encore le café Monnier à Bourron.
Cela ne l’empêche nullement de travailler comme sculpteur car il le contrat à mi-temps avec les faïenceries pour lesquelles il a travaillé jusqu’à leur fermeture lui laisse du temps.
Pendant la guerre de 1914-1918, le secrétaire de mairie-instituteur étant mobilisé et le maire Pierre Cloix retenu à Paris, il assume le secrétariat et s’occupe activement des réfugiés en remplissant à peu près toutes les fonctions du maire absent. La guerre terminée il réalise des Monuments aux Morts, à Montigny, La Genevraye, Arbonne, Nemours et bien d’autres. Excellent graveur en médailles, il en crée pour Fontainebleau et surtout pour la Monnaie de Paris, ainsi que des plaquettes en bronze représentant souvent des animaux, encore vendues de nos jours. L’âge venant, il travaille toujours inlassablement, les animaux restant ses modèles favoris et il a laissé des cartons pleins d’études de souris ou de lézards, de cerfs, d’éléphants, lions, tigres ou antilopes, certains étudiés au Jardin des Plantes.
Des œuvres de Charles Virion ont aussi été éditées ailleurs, en particulier par l’atelier de céramiques de Rambervilliers. Des bronzes sont édités par plusieurs grands spécialistes. Sociétaire des Artistes Français où il expose dès 1886, puis du Salon des Artistes Animaliers fondé en 1913 dont il est l’un des initiateurs, il obtient des médailles lors d’expositions nationales et régionales ainsi qu’à l’Exposition Universelle de 1900 où il a reçu deux médailles, une pour sa sculpture, l’autre pour ses céramiques.
Il est aussi de ceux qui ont créé le musée du château de Nemours, puis l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing.
Le 30 décembre 1946 il meurt à Montigny où il repose au cimetière.
Le musée de Nemours possède un grand groupe “Sanglier à l’hallali” qui figura au Salon de 1914, et un “Chien”, la mairie de Montigny un “Aigle pêcheur” et un soldat, celui du monument aux Morts d’Arbonne, l’ex-musée des Arts Africains à Paris avait un groupe d’éléphants d’Afrique en bronze acheté par l’Etat, aujourd’hui déplacé, le même se trouve aux Etats-Unis. On trouve bien d’autres œuvres dans des musées en France et à l’étranger jusqu’en Amérique du Nord et du Sud.
Charles Virion est resté en relation avec plusieurs de ses camarades de l’école des Beaux-Arts de Nancy. Certains d’entre eux sont devenus les fondateurs du mouvement de “l’Ecole de Nancy”. Ils aimaient se retrouver entre amis, à Montigny, pour partager des expériences artistiques.
Charles-Joseph JACQUOT (1865-1930) Né dans les Vosges, montrant des dispositions précoces pour la sculpture, il suit les cours de l’école des Beaux-Arts de Nancy, puis ceux des Beaux-Arts de Paris, comme son camarade Ch. Virion avec lequel il partage un logement d’étudiant à Paris.
Comme lui élève de Falguière et d’Aubé, il obtient une médaille d’honneur dès sa première exposition en 1887, suivie d’une médaille en 1888. À l’Exposition Universelle de 1889, il reçoit une médaille d’argent et il est admis à la Société des Artistes Français l’année suivante. Lauréat d’une bourse de voyage en 1893, il reçoit une médaille d’argent en 1900 à l’Exposition Universelle et enfin d’une médaille de 1ère classe au Salon de 1905. Ses œuvres se trouvent dans de nombreux musées, notamment au Musée d’Épinal, à Nancy, à Paris au Musée National d’Art Moderne, à Périgueux ou à celui de Nogent-sur-Seine, à côté de celles de Falguière, Camille Claudel, Carpeaux et Dalou.
Il accompagne souvent Ch. Virion à l’atelier Boué et Petit nouvellement installé pour lequel il réalise plusieurs pièces de grès, véritables sculptures, qui figureront à l’Exposition Universelle de 1900 où elles seront récompensées d’une médaille. Ces pièces sont décrites par le journaliste Paul Charton dans le journal “l’Abeille de Fontainebleau” et dans la presse nationale de l’époque.
Mathias SCHIFF (1862-1886), l’un des fils génial d’un commis de ferme lorrain, remarqué très jeune par un notable de Retté, surpris des sculptures et des modelages réalisé par l’enfant de 7 ans qui gardait son troupeau, il a été envoyé étudier à Nancy. Il entre ensuite aux Beaux-Arts de Paris. Il fait avec Emile Friant et d’autres lorrains partie du groupe d’amis qui partagent ou échangent des œuvres.
En 1883, il réalise la statue équestre du duc René qui s’élève place Saint Epvre à Nancy. Mort de tuberculose à 24 ans, il laisse pourtant une œuvre importante, sculptures, médaillons, bustes, dessins… Son frère, Jean-Mathias, peintre et portraitiste a été conservateur du musée des Beaux-Arts de Nancy.
Edmond LOMBARD (1863-1931) : Né à Norroy-lès-Pont-à-Mousson, il fut aussi élève aux Beaux-Arts de Nancy, où il rencontra Ch. Virion, Matthias Schiff et Charles Jacquot, puis, comme eux, aux Arts Décoratifs et aux Beaux-Arts à Paris où il retrouve Ch. Virion.
Il expose, dès 1890, des paysages de Lorraine, d’Ile-de-France ou d’Alsace. Il est professeur de dessin au lycée de Nancy et s’intéresse à de nombreuses expressions artistiques, il peint, à l’huile, à la gouache et à l’aquarelle.
Lombard fait partie des fondateurs de l’Ecole de Nancy, dont il est membre du Comité Directeur, avec Gallé, Daum, Majorelle, Gauthier et Gruber. Parallèlement, il travaille comme décorateur avec Majorelle pour lequel il dessine de nombreux meubles pour l’Exposition Universelle de 1900. L’année suivante, il cesse cette collaboration pour éditer ses propres modèles, avec l’atelier de Gauthier-Poinsignon, toujours à Nancy. Ces fabrications ont obtenu des prix en 1904, en 1905 et ont été remarquées par la Fondation Rothschild. L’entreprise Gauthier existe encore.
Edmond Lombard conserve des liens d’amitié avec ses anciens condisciples. Les vacances scolaires le trouvent régulièrement à Montigny, il vient y peindre des vues de forêt, du village, des environs et des portraits d’amis. Il aime surtout les bords du Loing car il a une prédilection pour des paysages avec la présence de l’eau. Après son mariage il séjourne aussi dans les Landes, mais Montigny reste toute sa vie une étape importante sur la route du voyage et des vacances.
Charles BASTIEN (1865-1936) Ce peintre lorrain, après un passage aux Beaux-Arts de Nancy où il côtoie Ch. Virion, poursuit lui aussi ses études à Paris. Il y fréquente Montézin et Adler, eux aussi familiers de Montigny. Essentiellement peintre de natures mortes et de fleurs, il réalise aussi des paysages et expose aux Salons. Ses expositions parisiennes sont régulièrement annoncées dans “L’Est Républicain”. Charles Bastien est venu séjourner à plusieurs reprises chez son camarade Ch. Virion avec lequel il partageait les plaisirs de la pêche et des sorties en forêt.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
The church of Montigny, dedicated to the holy apostles Peter and Paul, is classified as a Historic Monument.
The choir and the transept date from the 11th and 12th centuries as do some of the side bays. The choir is lit by three stained glass windows. The nave was rebuilt from the 16th to the 17th century, as shown by a keystone dated 1650. The last ogive arch bears an inscription of October 27, 1691.
The altar on the left is dedicated to Saint Vincent, patron saint of winegrowers. It was donated by quarrymen and winegrowers and built with sandstone from the area: the “roche à boules” or “bubbled rock”.
Wooden statues from the 17th century, a Virgin from the 16th century, and the polychrome remains of a rood beam from the 16th century are classified as historic, as is the lectern from the 17th century and the painting of Saint Vincent.
The church houses the organ of the composer Georges Bizet, acquired through donations by the parishioners. In the gallery is a large painting donated by Henri Schopin in 1873, “The Assumption of the Virgin”.
The slate-covered 16th century bell tower houses two 19th century bells which replaced the originals.
The present church succeeded an older one, destroyed by fire. Traces of burned stones and a sandstone capital much older than the present church are evidence of its existence. The original church in Montigny was without doubt already established in the 7th century.
The church was once surrounded by a cemetery. It became too small and was closed and transferred to the edge of the forest after 1870. Only the cross on the front of the church remains.
L’église de Montigny sur Loing perchée à la pointe du Tertre, domine au sud, la vallée du Loing. Elle était au cœur du village primitif.
Les parties actuelles les plus anciennes sont le chœur et le transept qui datent du 12e siècle comme une partie des travées latérales. Mais des traces prouvent l’existence d’une église plus ancienne, sans doute détruite par un incendie.
Lors du transfert du cimetière les travaux de déblaiement exécutés autour de l’église après 1880 ont mis à jour des traces d’une construction ancienne et lors de l’installation du premier système de chauffage de l’église, vers 1900. Des traces de murs noircis par le feu et la découverte d’un chapiteau (photo) laissent aussi penser à l’existence d’une église bien plus ancienne. D’autres traces existent dans les murs. L’hypothèse est plausible : l’existence du village est constatée bien avant le 11e siècle, il y avait certainement une église avant cette époque, et la présence, dans le jardin du presbytère, d’une cuve baptismale estimée bien plus ancienne que l’église en serait une confirmation.
Le reste de l’église date des 16e et 17e siècles. Une clé de voûte de la nef porte la date de 1661. Cette nef est limitée par des colonnes et des arcs ogivaux, donnant sur des travées latérales. La dernière ogive porte gravés les noms des artisans de l’époque.
D’un côté du chœur, se trouve un autel en l’honneur de Saint Vincent, patron des vignerons et viticulteurs car les montignons étaient majoritairement vignerons jusqu’à la fin du 19e siècle. Offert par les vignerons et par les carriers, il est construit vers 1850 en pierres de grès provenant de la “Roche à boules” (un lieu-dit où les concrétions de certaines roches évoquent les grains d’une grappe de raisin).
De l’autre côté du chœur l’autel est dédié à la Vierge Marie, il voisine de nos jours avec une statue de la Vierge de Fatima, rapportée spécialement et offerte à l’église par les paroissiens portugais.
Sur les piliers latéraux du chœur, on peut admirer de très belles statues de bois du 17e siècle de Saint Pierre et Saint Paul, saints patrons de l’église, ainsi qu’une autre, du 16e siècle de la Vierge Marie. Les restes d’une poutre de Gloire, en hauteur de la première voute montrent un Christ en croix, Saint Jean, et Marie, mère de Jésus. Ces statues remarquables, en bois polychrome sont du 16e siècle.
L’église possède aussi un lutrin de bois doré du 17e siècle, précieux objet qui représente un aigle aux ailes ouvertes, classé à l’inventaire des Monuments Historiques. Tous ces éléments sont classés.
Dans la tribune se trouve un grand tableau d’une valeur certaine: “l’Assomption de la Vierge”, offert pour l’église par l’artiste Henri Schopin en 1873. Mais la pièce essentielle de cette tribune est l’orgue, rare, à la fois par son origine et par son modèle. L’orgue paroissial était l’orgue de salon de Georges Bizet. C’est un instrument de petite taille, mais remarquable. Il a été acheté par le curé en 1926, et grâce à la participation financière des paroissiens. Il a été mécanisé vers 1960 et remis à neuf en 1990.
Dans le sol de l’église, au fond, à gauche de la nef, deux dalles tombales très usées sont celles de Messire Jean de La Boissière, mort en 1575, seigneur de Montigny et autres lieux, et de sa femme, Dame Hilaire Raguier, décédée en 1595.
Une restauration de la peinture intérieure de l’église a eu lieu en 1880, initiée par un groupe d’artistes montignons, tous bénévoles .Il s’agit de Auguste Rubé, peintre décorateur de l’opéra de Paris, Charles Bolard, Georges Delvaux et Georges Schopin (le frère du faïencier), la date et leurs noms se trouvent peints sur un arc visible lorsqu’on se trouve dans la tribune. Ils ont utilisé tout leur talent pour mettre l’église, et en particulier le chœur, au goût de l’époque, et un firmament bleu foncé, éclairé de petites étoiles dorées a, durant de longues années, accueilli les prières des fidèles.
Le gros clocher de notre église est en pierres de grès locales, coiffé d’une toiture d’ardoises, alors que celle de l‘église est de tuiles. Il date du 16e siècle et abrite deux cloches, remplacées en 1895 dont l’une est due aux dons généreux des Montignons.
Comme dans la quasi-totalité des villages d’Ile de France, l’église était entourée du cimetière. Il ne reste à l’heure actuelle de ce dernier que la croix dressée sur la pelouse en face du grand portail de l’église.
Le “transfèrement” du cimetière a été fait après constatation du manque de place autour de l’église. Le transfert des tombes et des ossements ainsi que la ré-inhumation ont été à la charge de la commune ont duré jusqu’en 1881 et 1882.
Des travaux de nivellement ont transformé l’emplacement en un espace propre, et en jardin du presbytère, avec une allée d’accès prévue pour les véhicules devant transporter les cercueils de l’église au cimetière.
Le mur de soutènement sur la route de Grez a été reconstruit en 1889.
La toiture a été restaurée après les bombardements de 1940, grâce aux services des Monuments Historiques, puis après la destruction du pont par les allemands en 1944, les travaux de 1946 ont été subventionnés. D’importants travaux de réfections du clocher ont eu lieu en 1952, par deux entreprises montignonnes de cette époque associées pour cette action.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
For a long time, Montigny had no parsonage, although the town was obliged to provide lodgings for the priest. This costly situation prevailed until the passage of the law separating church and state.
In 1894, as a way of reducing costs and providing housing for the priest, Mayor Raymond Lavaurs acquired a ruined building next to the church. His friend, Victor Laloux, the Government Architect (architect of the Tours City Hall in 1900, the Orsay train stationand ) fellow Montignon, donated his efforts to make a plan and direct the construction of a parsonage.
In 1899 the commune paid for part of the work with the fees paid by the City of Paris for the passage of the aqueduct through the village. The remaining funds were donated by the mayor.
Montigny is the only village in France whose parsonage was built by Victor Laloux.
In the same year, the council sold to Albert Boué the right to use the well located on the square because the use of the existing water tap was strictly reserved for a defined group of inhabitants. The well was replaced by the pump, edged by prehistoric polishing stones found in the forest, which is still visible in the church square
The first priest housed in the present parsonage was Father Chattelard, a native of Savoy, to which he returned after retirement.
Montigny est le seul village de France dont le presbytère a été construit par Victor Laloux
La commune de Montigny ne possédait pas de presbytère, mais avant la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, elle devait loger le prêtre de la paroisse. Cette location entraînait chaque année des frais de loyer et d’entretien et il fallait aussi la possibilité d’une salle chauffée l’hiver pour le catéchisme.
Le maire, Raymond Lavaurs a en 1894, acheté personnellement une ruine voisine de l’église, l’ancienne forge hors d’usage. Son ami, Victor Laloux, Architecte du Gouvernement, montignon lui aussi, a bien voulu dessiner pour Monsieur Lavaurs gracieusement le plan, sachant qu’il s’agissait d’une construction destinée à devenir communale et en a dirigé la construction.
En 1899 la commune a remboursé une partie des travaux avec les indemnités versées par la Ville de Paris pour le passage de l’aqueduc traversant le village. Le reste a été offert par le maire sur ses propres deniers.
Le 17 septembre 1899, Monsieur Lavaurs a proposé à la commune d’acheter à un prix fixé par un expert la propriété qu’il venait de faire bâtir sur l’emplacement de celle acquise en 1894, pour être affectée au logement du prêtre de la paroisse.
Le Conseil payant chaque année 450 Fr de logement pour son curé, il y avait tout intérêt à posséder une maison à cet effet, et celle qu’offre Monsieur Lavaurs, possède toutes les conditions favorables et est contiguë à l’église.
Le Conseil accepte avec reconnaissance. Les ressources nécessaires sont votées le mois suivant et une grande partie peut être financée par les indemnités versées par la Ville de Paris pour le passage de l’aqueduc traversant le village, la commune a donc remboursé une partie des travaux avec ces indemnités. Le montant restant a été offert par le maire sur ses propres deniers.
Une grande partie du jardin du presbytère avait été jadis consacrée au cimetière. Il domine la route de Grez et offre un très belle vue sur le Loing. L’ancien baptistère de l’église y est resté déposé.
La même année, le conseil a vendu 100 F à Albert Boué , pour les voisins, l’usage du puits situé sur la place de l’église car l’usage d’un point d’eau était strictement réservé à un groupe défini d’habitants. Ce puits a été remplacé par la pompe visible sur la place de l’église qui est bornée à l’époque actuelle par des polissoirs préhistoriques provenant de la forêt.
Le premier prêtre logé dans le presbytère actuel a été le père Chattelard, très apprécié des montignons. Il était originaire d’un village de Savoie, où il est retourné lors de la retraite. Il faudra attendre son départ, vers 1935, pour la construction d’un garage, à la demande son successeur.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Dominique Adolphe Grenet, a native of Joigny, entered the “Ecole Nationale des Beaux-Art”s (National School of Fine Arts) in 1845. Already a talented artist, he exhibited at the Paris Salon that same year, winning medals for his work.
Like many landscape painters before him, Grenet was drawn to Montigny’s proximity to forest and river. In 1860, he exhibited a painting “La Gorge aux Loups” (Wolf Gorge), then “Clair de lune sur le Loing à Montigny” (Moonlight on the Loing at Montigny).
From 1872 Dominique Grenet worked for the Schopin earthenware factory. He soon mastered the art of painting with barbotine (colored and diluted clay). Some of his pieces, featuring landscapes of the countryside, forest, and scenes of animals in nature were exhibited at the Paris Salons.
In 1867, he created a series of engravings for the Jouanne Guidebook. The guide includes two views of Montigny: a landscape showing the ford on the Loing, with a view of the church above the banks of the Loing; and a forest scene showing a painter with his easel at work near the Long Rocher quarry.
In 1872, at the age of 51, Dominique Grenet was married in the Montigny village Hall. The records show the witnesses as Louis EugèneSchopin and Pierre Eugène Marc.
Dominique Grenet remained in Montigny until 1876, when he moved to Gien to lead the barbotine/slipware atelier. While there, he worked with his old colleague from Chopin, Jean Cachier, to prepare the Gien exhibit for the 1878 World’s Fair. He returned to Montigny and exhibited “View of Montigny sur Loing” and “The Entry to Marlotte” in 1882. Grenet died in Gien in 1885.
Dominique GRENET (1821-1885) est né dans l’Yonne, à Joigny, dans une famille de notables. Son père, médecin, est maire de Joigny puis conseiller général. Il fait de bonnes études dans sa ville natale, puis entre sur concours aux Beaux-Arts de Paris en 1845. Il commence dès lors à exposer au Salon des Artistes Français et à gagner des médailles et des distinctions.
Grenet vient dans la région de Fontainebleau, comme beaucoup de peintres paysagistes : il expose en 1860 un tableau “La Gorge aux Loups”, et quelques années plus tard, il grave pour le Guide Joanne (édité par Hachette, devenu “Les Guides Bleus”) des dessins de Montigny où il demeure à partir de 1861. Il illustre aussi, au côté de Gustave Doré, des livres des collectons Hachette, “Magasin Pittoresque” et “Tour du Monde”, en particulier pour les études du canal de Suez. En1863, “Neige à Montigny”, témoigne de s présence.
Gravure “Montigny, le gué” extraite du guide d’Adolphe Jouanne édition de 1867
Il semble qu’il ait eu très vite un coup de foudre pour Montigny dès son premier séjour, il y est recensé en 1861, puis en 1867 avec une jeune compagne, descendante du poète-académicien Ange-François Fariau de Saint-Ange.
Dominique Grenet travaille ensuite dès 1873 avec la faïencerie de Schopin pour laquelle il réalise d’abord des peintures sous émail. Il décore de grands plats, de véritables tableaux de paysages, de scènes d’animaux dans la nature. Il apprend dans cet atelier la technique encore nouvelle de la décoration à la barbotine* qu’il utilise ensuite avec beaucoup de succès. Des pièces décorées par Grenet sont exposées régulièrement aux Salons.
Il est resté à Montigny jusqu’en 1876, date à laquelle il part à Gien, appelé pour créer puis diriger l’atelier des barbotines. Il y prépare l’Exposition Universelle de 1878. Avec lui, le principal décorateur des pièces réalisées dans ce but à Gien est Jean Cachier, qui a également travaillé chez Schopin en 1874 et 1875, en même temps que Grenet qu’il connaît bien. Les deux amis ont continué à effectuer des séjours à la faïencerie de Montigny, en alternances avec le travail à Gien, parfois le frère de Jean Cachier, Guillaume Cachier, marié à Montigny, qui est lui aussi, un brillant décorateur de céramiques chez Schopin les rejoint à Gien ainsi que d’autres artistes montignons.
Les céramiques de Grenet ont obtenu le premier grand prix de l’Exposition Internationale de poteries de Londres en 1881.
Dominique Grenet a peint et exposé aussi de nombreux tableaux, principalement de paysages des régions où il a séjourné. Une partie de ses œuvres se trouvent dans des musées : à La Rochelle “Forêt de Fontainebleau”, à Niort “Gorge aux Loups” à Sens “Clair de lune sur le Loing à Montigny”. Beaucoup sont dans des collections privées.
* Les décors de peinture à la barbotine sont des peintures faites avec des couleurs obtenues par des oxydes métalliques mélangés à de la terre délayée (qui est la « barbotine », d’où le nom). Selon les cas on travaille sur des pièces crues, mais très fragiles, ou sur des pièces ayant déjà subi une cuisson (le « biscuit»). La pièce est décorée est trempée ensuite dans un bain d’émail transparent (la «couverte»), puis recuite. La difficulté du procédé vient de ce que les barbotines teintées aux oxydes n’ont pas la couleur qui n’est obtenue que grâce à la cuisson. En général elles sont grises, verdâtres, plus ou moins teintées selon le projet du peintre. Il faut donc en connaître parfaitement le comportement et le dosage, de plus la pièce poreuse ne permet aucune erreur, le peintre ayant l’impression de travailler sur un buvard.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
On the banks of the Loing, Guy de MAUPASSANT, ill, came to seek rest in 1889, in this house where he wrote his last novel “Notre Coeur”* in 1890 and spent his last years before sinking into madness.
He invited many friends here: René LELONG, who was inspired by the village to illustrate his novel, Pierre LOUYS, Francis JAMMES, Jean de TINAN, Paul VEROLA, Emile ZOLA and others.
Located on the riverside, below the church, this house in the impasse de la Talbarderie can be found on many paintings and photographs of artists who came to immortalize the classified view of Montigny on the banks of the Loing.
*In the novel “Notre Coeur”, Maupassant describes with great accuracy places and landscapes of the village. The drawings of the original edition show the sites mentioned in the novel, they are due to René Lelong, who also came to live in Montigny for a while.
Guy de MAUPASSANT
Le Barrage vu du Loing
Guy de Maupassant (1850-1893), ami de Gustave Flaubert et d’Emile Zola, a marqué la littérature française malgré sa courte période productive de 1880 à 1890.
Il est venu chercher le repos dans le calme de l’impasse de la Talbarderie*, et passer ses dernières années à tenter de ralentir la maladie qui le menait inexorablement à la paralysie et à la folie. Il semble qu’en 1890, sa dernière maîtresse, Clotilde de Faret de Fourmes ait séjourné quelques mois avec lui à Montigny, cette amie de Anna de Noailles, habituée de Fontainebleau, le quitta la même année, pour Edouard VII du Royaume Uni.
C’est dans une petite maison proche de ce qui est devenu la Vanne Rouge, au bord du Loing, que Maupassant écrivit en 1889 son dernier roman “Notre cœur” publié en 1890, dans lequel on retrouve avec une grande fidélité des lieux et des paysages du village en lisant l’installation du héros, Mariolle, et plus encore dans les gravures illustrant l’édition originale. Elles sont dues à un des amis de l’écrivain, René Lelong, qui est venu, lui aussi, vivre à Montigny un certain temps. Dans ce dernier roman l’auteur raconte l’histoire d’amour entre Mme de Burne et André Mariolle et met en scène des gens du monde et des artistes.
Cette maison au bord du Loing, face à la jetée du bras du moulin, près de la Vanne Rouge et du centre du village, était appréciée par ceux, nombreux, qui sont venus chercher le calme et profiter un moment de l’hospitalité offerte par Maupassant. Parmi les plus fidèles, Emile Zola, qui fréquentait aussi Marlotte, Francis Jammes, mais aussi bien d’autres comme Henry Bataille, le peintre-poète si célèbre à l’époque.
René LELONG (1860-1938) Cet artiste, spécialiste des paysages animés, est aussi connu pour son importante carrière d’illustrateur. Il collabora également à plusieurs magazines et fut l’auteur de nombreuses affiches lors de la guerre de 14-18 et ensuite. Il illustra des œuvres de Diderot (“Jacques le Fataliste”), de Colette (“Les vrilles de la vigne”), mais aussi de Marcel Prévost, Jean Richepin, Bernardin de Saint Pierre, Flaubert, Zola et, ce qui importe davantage pour Montigny, des romans de Maupassant : “La maison Tellier”, “Les sœurs Rondoli”, et surtout, “Notre Cœur” où il montre des images très reconnaissables du village.
Pierre LOUIS dit Louÿs (1870-1925) Membre d’une famille aisée et illustre, son grand-père est le baron Joseph Louis, ministre des finances de Napoléon 1er, Louis XVIII et Louis-Philippe, sa mère est apparentée à la famille du médecin de Napoléon 1er. Il fait de solides études et fréquente Gide, son camarade d’école, ainsi que Valery, Mallarmé, OscarWilde, François Coppée, Debussy, Camille Mauclair, Adolphe Retté ou Stuart Merril. Ce sont tous ces amis qui l’ont attiré dans la région dont ils sont familiers, d’abord à Marlotte à l’Atelier de Haute-Claire chez Armand Point, et ensuite, pour beaucoup d’entre eux, à Montigny. Attiré par la littérature dès sa jeunesse, il fonde une revue “La Conque” en 1891 qui publie des auteurs parnassiens et des symbolistes. Plus tard, il est auteur de recueils de poésies, dont certains inspirent Debussy, puis il publie aussi des romans (dont “La femme et le pantin” en 1898). Il a écrit sous plusieurs pseudonymes : Pierre Louis (son nom véritable d’état civil), Chrysis, Peter Lewys, Pibrac…etc. Après un mariage malheureux et un remariage, il vit dans la solitude. Devenu presqu’aveugle, paralysé, ruiné, c’est pour trouver le repos qu’il séjourne un moment au Barrage, mais il a également beaucoup fréquenté les auberges du bord du Loing retrouvant ainsi les lieux qu’il avait apprécié plus tôt.
Jean de TINAN (1874-1898) Ecrivain, romancier et chroniqueur, il est le fils du baron Jean Le Barbier de Tinan. Très jeune, il fait preuve de talent littéraire et entretient des relations avec des écrivains et des chroniqueurs. Diplômé de l’école d’agriculture de Montpellier, il publie des chroniques dans le journal littéraire “Le Centaure” et échange des correspondances avec de nombreux écrivains pendant ses études. Il fait éditer un recueil de contes en 1896, “Erithrée, les amphores de Phéidas”, puis des romans, d’abord “Penses-tu réussir, ou les diverses amours de mon ami Raoul de Vallonges” en 1897, qui sera plus tard adapté au cinéma, puis un second roman “Aimienne ou le détournement de mineure”, enfin, “Noctambulisme”, en 1897. Il est ami de Pierre Louÿs, avec qui il séjourne à Montigny et fréquente Paul Valéry, Léautaud, Léon-Paul Fargues, Francis Jammes, eux aussi familiers de la région. Il sert aussi de “nègre littéraire” à Willy, le mari de Colette, auquel le talent de sa femme ne devait pas suffire, et pour lequel il écrit en 1897 “Maîtresse d’esthètes” puis l’année suivante “Un vilain monsieur“. Mais Jean de Tinan est malade dès son séjour à Montpellier. Lors d’une crise importante de “rhumatismes du cœur”, son ami Pierre Louÿs le ramène d’abord à Paris puis au repos à Montigny, dans la maison de Maupassant, où il espère le voir retrouver la santé, mais Jean de Tinan meurt à l’âge de 24 ans.
Paul VEROLA (1863-1931) Ce méridional désire devenir écrivain. Il trouve d’abord un emploi à Nice comme secrétaire d’un prince russe fortuné qui le charge, en même temps, d’être le précepteur de sa fille. Les jeunes gens tombent amoureux, et, malgré l’opposition du prince, la jeune comtesse Alexandra d’Ostemburg se convertit au catholicisme romain, et épouse Paul Vérola. Le couple a deux enfants et décide de vivre à Paris. Vérola vit alors de la fortune de sa femme. Il lui écrit des vers et des poèmes d’amour, et produit une œuvre abondante, généralement d’inspiration symboliste et philosophique mais aussi parfois politique : de nombreux romans, un poème dramatique en 3 actes, “Rama”, illustré par son ami Mucha et plusieurs ouvrages de poésies. Très lié avec Paul Etienne Charton, journaliste et auteur dramatique, habitant de Montigny, il séjourne souvent chez lui ou au Barrage et aime retrouver le calme des bords du Loing pour composer ses vers. Il s’intéresse à la vie artistique du village et est l’ami de nombreux artistes, dont le peintre Joseph Cloix.
Il était présent à Montigny lors du décès de son ami Charton, et il fut l’un des témoins de la déclaration à la mairie, tous deux étant qualifiés “d’hommes de lettres” sur la déclaration.
*Le talbard, ou tabard, est un épais vêtement, une sorte de surcot ample semblable à une cape ou une grande chasuble, porté au Moyen-âge sur l’armure ou la cote de maille par les chevaliers décoré à leurs armes, il permet de les reconnaître autant que de les protéger.
Mais dans notre région, c’était aussi un vêtement de protection porté par les paysans et les bergers, et parfois les moines, réalisé dans un épais tissu de laine compacte et dense, appelé également talbard longuement foulé, feutré, pour protéger du froid et des intempéries.
Fréquent au 13ème siècle, ce vêtement est réalisé avec la laine des moutons locaux foulée grâce à la force des moulins. Montigny, à cette époque, comptait trois moulins, dont deux dans ce secteur, l’un à farine, l’autre, disparu, qui était la talbarderie, pour le feutre, le tan, etc.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Auguste RUBÉ (1817-1899), entered the workshop of CICERI around 1829 as a student. He became Ciceri’s collaborator, his associate as a decorator for the Paris Opera, and then his son-in-law and successor. The family links continued when RUBÉ later took Ciceri’s grandson, Marcel MOISSON, as a pupil.
Rubé’s successes were many. A friend of Charles Garnier, he designed the sets of the Paris Opera, the “Comédie Française”, the “Opéra Comique”, etc. He illustrated works by Massenet. In 1854, he designed the decoration of the Napoleon III theater of the Fontainebleau castle. He was made a “Chevalier de la Légion d’Honneur” in 1869 and held an important place among the decor painters of the Second Empire and the beginning of the Third Republic.
Auguste Rubé’s marriage to Lucie Cicéri, daughter of the decorator, produced a daughter, Jenny MarieRubé, who in turn gave birth to the artist Eugène RONSIN.
The Rubé family property on the banks of the Loing, was then called “l’Abreuvoir”, the Watering Trough, and was composed of several parts. After the death of the artist, the Ronsin family took over the residence. In 1901, the principal house was sold at auction to the Mallet family, who converted it to a hotel, “La Vanne Rouge”.
Auguste Rubé is buried in the cemetery of Montigny.
Eugène RONSIN was also a painter and theater decorator. A pupil of his grandfather, Auguste Rubé, he specialized in landscape and architectural decorations. From 1895, he worked with many decorators for Parisian theaters and for theaters in other parts of France.
Ronsin and his wife Lucie Ciceri Ronsin lived in Montigny in the part of the old Rubé property that overlooked the road to Grez. Their children were educated in the Montigny’s school.
The Rubé-Ronsin family extended a warm welcome to many artists, in particular, Paul MATHEY (1844-1929) and Philippe CHAPERON (1823-1906), a painter and scenographer, who travelled widely in France and Spain.
Chaperon worked with Cicéri, and then with Rubé for thirty years. The creator of numerous theater and opera sets, he decorated the Monte Carlo casino. .
Lucien CAHEN-MICHEL lived in the Ronsin family house before he built his own house on the banks of the Loing.
Auguste Alfred RUBE (1817-1899)
Vers 1829, Rubé entre comme élève dans l’atelier de Pierre-Luc-Charles Cicéri, le célèbre peintre décorateur de théâtre et devient rapidement son collaborateur, son associé comme décorateur, en particulier pour l’Opéra de Paris, puis son gendre en 1842 en épousant Lucie Nancy Cicéri, la fille du décorateur et d’Alexandrine Isabey (dont il divorce en 1885). Ils ont une fille, Jenny-Marie Rubé mariée à Charles Ronsin, qui sont les parents de Jeanne-Marie Ronsin qui épouse à Montigny, en 1891, Marcel Moisson et ont un fils, Eugène Lucien Ronsin.
Rubé devient le successeur de Cicéri, il s’associe d’abord à un autre gendre de Cicéri, son beau-frère François Nolau qui décède en 1883, puis s’associe en 1895 avec son petits-fils (et élève de Cicéri), Marcel Moisson, avec lequel il réalise ses derniers décors.
C’est pendant son association avec Nolau que Rubé a eu, en 1854, la commande de la décoration du plafond du Théâtre Napoléon III du Château de Fontainebleau : “peinture à l’huile représentant les figures allégoriques de la Poésie et de la Musique, escortées par la Renommée et les Génies des Arts”, en février 1854.
Ce serait à cette époque qu’il visite la région et s’installe à Montigny dans cette propriété composée alors de plusieurs parties. Il aimait la région et s’intéressait à la forêt, il soutient la réalisation des sentiers de Dennecourt, particulièrement dans le secteur de la Mare aux Fées, où un sentier porte le nom de “Repos d’Alfred Rubé”.
Rubé se consacre très jeune à l’art du décor de théâtre, avec un talent remarquable, tant pour les intérieurs que les extérieurs. Il est décorateur pour la Comédie Française et l’Opéra Comique. Ami de Charles Garnier, il décore une rotonde de l’Opéra de Paris. Il est illustrateur des œuvres de Massenet qui était le propriétaire du château d’Egreville.
Rubé est enterré au cimetière de Montigny sur Loing.
Eugène Ronsin (1874-1937) fils de Jenny Rubé et de Charles Ronsin (décédé à Montigny en 1901), est également peintre décorateur de théâtre. Élève de son grand-père, il se spécialise rapidement dans les décors de paysages et d’architecture. A partir de 1895, Ronsin travaille avec de nombreux décorateurs pour les théâtres parisiens : l’Opéra (dont Faust), l’Opéra-comique (dont Orphée), le Théâtre Français, l’Odéon, les Variétés, les Folies Bergère et aussi pour des théâtres de province. Il habite avec sa femme et ses enfants une partie de la propriété familiale, cette maison donnant sur la route de Grez, conservée après le décès de Rubé et la vente de la partie donnant sur le Loing. Ses parents partagent cette grande maison.
Leur maison a été habitée par Lucien Cahen-Michel avant que ce dernier se fasse construire sa maison du bord du Loing.
Marcel Moisson (1865-1931) est aussi un proche de A. Rubé Entré à 13 ans comme apprenti dans l’atelier de Rubé, il devient décorateur, puis l’associé du maître. Il épouse Jeanne Marie Ronsin, la sœur d’Eugène Ronsin et petite-fille de Rubé, ils ont eu un fils, Jean, décédé en 1902 à Montigny, à 9 ans, et deux filles qui quitteront la région.
Après la mort de Rubé, MarcelMoisson dirige un important atelier de décors de théâtre, fournisseur de l’Opéra et de nombreux théâtres parisiens et provinciaux, mais aussi de l’étranger. Il a exécuté pour l’Exposition Universelle de 1900 un projet gigantesque pour le “Palais de la Mer”, mêlant l’art et les effets de lumière électrique.
La famille Rubé-Ronsin a accueilli à Montigny de nombreux artistes, en particulier Philippe CHAPERON (1823-1906), peintre et scénographe, amateur de voyages en France et en Espagne. Il a travaillé avec Cicéri, puis avec Rubé pendant trente ans. Auteur de très nombreux décors de théâtre et d’opéras, il fait la décoration du casino de Monte-Carlo. Son tableau de Montigny de 1903 représente le bas du carrefour de la rue principale et de la rue de l’église.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
The modest but generous Chauvin family offered both rooms for weekly boarders and an independent apartment. The house’s proximity to both forest and river attracted a variety of patrons -. All were welcomed with respect and esteem. The majority of rentals were occupied by artists and their friends.
Jules VIALLE (1834-1885) who painted historical portraits, trained as a decorator at the Gien ceramics workshop from 1865 to 1877 with GRENET. He worked here afterwards at Eugène SCHOPIN‘s stoneware factory.
Johannes GRIMELUND (1842-1917) a Norwegian painter who fell in love with France. In addition to his paintings, he created a number of wonderful pieces in the nearby ceramic workshop at Schopin’s.
Ernest QUOST (1842-1931) ceramics decorator, alternated between working at the ceramics studios of Schopin, Delvaux and Boué, and those of Sarreguemines or Longwy, near Gien. He appreciated both the comfortable rooms at the Maison Chauvin and the proximity to the workshops when working in Montigny.
Emmanuel KILBERT (1848-?) This native of Alsace alternated working as a decorator for Schopin’s ceramics production with working with the ceramics manufacturers in Longwy and a collaboration with Grenet in Gien.
Justus LUNDEGARD (1860-1924) a Swedish painter preferred Montigny-sur-Loing to Grez-sur-Loing, several of his countrymen He rented the independent lodging at the top of the Chauvin property in order to paint Montigny and the forest through the change of seasons.
Toni DOZZI (1863-1920) one of the founding artists of the “Association Artistique de Montigny” rented the house before his final departure to the United States. (Dozzi’s sculptures can be seen on several New York landmark buildings).
Albert CRESSWELL (1879-1936) a painter of landscapes and genre scenes, stayed here several times on his excursions from Paris. A friend of Numa Gillet, he rents Gillet’s house, Cro Monthièvre, on the “rTrou de la Vente Street”.
La Maison Chauvin
La maison CHAUVIN Etait une pension de famille Cette maison familiale offrait des chambres en location ainsi qu’un logement plus important, indépendant, où les artistes étaient reçus avec plaisir. Beaucoup de Montignons se souviennent des derniers représentants de la famille Barthélemy-Chauvin : le Père Chauvin, dernier curé de Bourron-Marlotte, et sa sœur Marie-Louise, et leur frère, instituteur à Nemours, ont été élevés ici. De nombreux artistes ont bénéficié de l’hospitalité de cette famille, mais aussi des gens de passage, techniciens du chemin de fer ou autres.
Justus LUNDEGARD (1860-1924) Frère de l’écrivain danois Axel Lündegard, il fait ses études à l’Académie d’Art de Stockholm de 1880 à 1884. Il séjourne ensuite un moment à Munich, puis il vient à Paris en 1891 et y découvre l’impressionnisme.
Johannes Martin GRIMELUND (1842-1917) Né en Norvège il était le fils de l’Evêque protestant de Trondheim. Il étudia la théologie et travaillait déjà comme professeur quand il décida de devenir artiste. À partir de 1876, il participa régulièrement au Salon des Artistes Français et y obtint plusieurs médailles. L’artiste est venu à plusieurs reprises à Montigny. Il a exposé des tableaux remarqués “Soirée à Fontainebleau” et “Forêt calme près de Fontainebleau”. L’État Français a acheté en 1892 un grand tableau, primé au Salon, qui est exposé au Musée d’Orsay.
Il est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1892.
Il a aussi travaillé un peu à la faïencerieSchopin , sans doute surtout par curiosité, afin de découvrir un procédé nouveau, et on connait de lui quelques plaques décorées de jolis paysages. Les trois toiles exposées à Lille dans le cadre de l’exposition “Echappées Nordiques” en 2008 font partie d’un remarquable ensemble de six toiles conservées au musée de Nemours qui possède aussi une remarquable vue de Nemours.
Emmanuel KILBERT (1848- ?) est né à Colmar dans une famille de 15 enfants. Son père y était fabricant de savon et de chandelles. Ayant choisi une carrière de décorateur sur faïence, il a travaillé dans de nombreux ateliers où son talent était fort apprécié. Presqu’exclusivement peintre de fleurs, on le trouve à Montigny et à Gien en même temps que DominiqueGrenet, encore en 1883. Les critiques louent sa technique parfaite et on estime qu’il l’a acquise à Montigny.
À Montigny, Kilbert a travaillé dans l’atelier de Schopinen 1881 et 1882, puis il est allé à Longwy où on lui offrait un salaire plus élevé. Il semble qu’il soit revenu ensuite un moment travailler chez Delvaux.
Ernest QUOST (1842-1931) a été élève de l’Académie Julian en 1872, mais il refuse de se laisser enfermer dans les normes d’une école. D’un caractère indépendant, inspiré par les scènes de Paris et les paysages, Quost aime aussi peindre des natures mortes, et particulièrement les fleurs. Il débute au Salon de 1866, il est sociétaire des Artistes Français, puis Hors Concours à l’Exposition Universelle de 1900 et officier de la Légion d’honneur. Ses tableaux de fleurs ont été appréciés par Monet et Van Gogh : ce dernier y fait d’élogieuses allusions dans sa correspondance avec son frère où il évoque “Les roses du Père Quost”.
Quost est venu travailler à Montigny et y appris et pratiqué la technique de la barbotine. Il a travaillé pour Schopin, décorant de nombreuses pièces, puis pour Delvaux, et ensuite pour Boué et Petit . Il fut aussi céramiste à la Manufacture de Sèvres. Des œuvres de E. Quost sont exposées au Musée Marmottan à Paris. Parlant de la peinture, Quost écrit : “il ne faut pas que ce soit vu avec des lunettes et des pinceaux, mais vu avec son âme, senti avec joie et fait avec des battements de cœur“.
Ernest Quost a fréquenté beaucoup des artistes du village, familier des réceptions chez Laloux où il retrouvait ses amis de longue date, mais aussi les plus jeunes qui l’appelaient amicalement “le père Quost” et veillaient discrètement sur sa santé.
Jean-Jules VIALLE (1834-1885) fils d’un sabotier de Brives, élevé dans une famille nombreuse, il manifeste un talent très précoce de dessinateur et, en 1848, grâce à un mécène généreux, il entre à 15 ans aux Beaux-Arts de Paris. Élève de Dauzat et de Delaroche, il expose régulièrement au Salon de 1846 à 1880. C’est un peintre d’histoire et de scènes de genre, mais il est particulièrement connu et apprécié pour son talent de portraitiste, ce qui assure ses revenus. Il eut la commande du portrait en pied de Napoléon III, acheté par l’État, qui est à la mairie de Poitiers. Il a aussi réalisé le portrait de l’Impératrice Eugénie.
Jules Vialle a décoré des céramiques à l’atelier de Gien de 1877 à 1885 où il travaillait dans l’atelier de Dominique Grenet , et a orné des plats de grand diamètre de portraits de femmes, généralement vêtues ou coiffées dans le style de la Renaissance. Il a aussi travaillé à Montigny, à l’atelier de la faïencerie de Schopin . Il maîtrise parfaitement la technique délicate de la peinture à la barbotine.
François Tonelli-Dozzi dit TONI-DOZZI (1863-1920) Sculpteur, élève de Falguière aux Beaux-Arts de Paris, et élève et ami du sculpteur américain Frederick William MacMonnies qui est un familier de Montigny, il expose au Salon des Artistes Français. Il en est nommé sociétaire en 1894. Il séjourne à Montigny après son passage aux Beaux-Arts, locataire de la maison Chauvin, il est l’un des fondateurs de l’Association Artistique de Montigny.
Il travaille avec son ami MacMonnies, avec qui il est parti aux Etats-Unis, notamment pour la « Columbian Fountain » réalisée pour l’Exposition Universelle de Chicago qui, en 1893, célèbre les 400 ans de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique. Il a obtenu ensuite une médaille à Saint-Louis (Missouri, USA), puis d’autres commandes. Il se fixe définitivement à New-York en 1899 et y récolte des prix et des médailles. Il continue néanmoins à garder des contacts avec la France. Une de ses dernières œuvres est « La bataille de la Marne » pour la ville de Meaux. Le Musée d’Orsay possède le buste du général Charles Cook, acheté par l’Etat en 1914.
Fréderic W. MacMONNIES (1863-1937) sculpteur, également élève de Falguière, a habité surtout à Giverny. Il est l’auteur de “La Liberté éplorée”, plus connue sous le nom de “Monument américain” situé sur la route menant de Meaux à Varredes. Cette statue colossale, de 26 mètres de haut, est composée de 220 blocs de pierre de Lorraine et fut offerte aux Français par le peuple américain pour honorer la mémoire des Français morts lors de la première bataille de la Marne.
Albert CRESSWELL, (1879-1936) peintre de paysages et de scènes de genre a séjourné là lorsqu’il n’était pas à Paris, à plusieurs reprises avant d’aller vivre avec sa femme près de la forêt, à Cro Monthièvre, une des maisons de son ami Numa Gillet.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Born in Tours, a graduate in architecture, then a student at the École des Beaux-Arts in Paris whose studies were interrupted by the 1870 war, Victor LALOUX was awarded the Grand Prix de Rome for Architecture in 1879. He quickly achieved many successes: he was a professor at the École des Beaux-Arts in Paris, a member of the Académie des Beaux-Arts, President of the Société des Artistes Français and a member of the “Institut”. LALOUX was the architect of the Tours City Hall in 1900, then of the Tours train station, the Orsay train station (now a museum) in Paris and many official buildings. He is an official government architect. Teacher of many French and foreign architects, he surrounded himself with the best artists to decorate his buildings.
After several visits to Montigny with his friend EugèneTHIRION, Victor LALOUX bought a small house on the banks of the Loing in 1893. He turned it into the villa “la Marjolaine”.
For more than forty years, he came there every year for long periods of time and hosted in his house the greatest names of the world of artists: the engravers Émile and EugèneBULAND and Louis-AlexandreBOTTEE, the sculptor François SICARD, the painters Jules ADLER and Pierre MONTEZIN, and many others… These receptions were repeated until 1935, when LALOUX left Montigny.
Victor LALOUX (1850-1937)
Né à Tours, architecte diplômé, puis élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris aux études interrompues par la guerre de 1870. Grand prix de Rome d’Architecture en 1879, Laloux connaît de nombreux succès dès son retour de Rome où il a passé une année. Rapidement promu architecte des bâtiments nationaux, il devient professeur à l’Ecole des Beaux-Arts, membre de l’Académie des Beaux-Arts, président de la société des Artistes Français et membre de l’Institut et Inspecteur des Bâtiments Nationaux.
Victor Laloux, chez lui à Tours, y est l’architecte de l’Hôtel de Ville et de la gare. À Paris, il est ensuite celui de la gare d’Orsay (devenue Musée d’Orsay) et de nombreux bâtiments officiels. Il fut le professeur de nombreux architectes français ou étrangers (Canada, États-Unis, Europe…). Il a toujours voulu s’entourer des meilleurs sculpteurs et peintres pour décorer ses bâtiments.
Après plusieurs visites à Montigny chez son ami Eugène Thirion , Laloux achète en 1893 le grand terrain avec une “très simple petite maison” sur le bord du Loing ayant appartenu au peintre Auguste Delessart. En 1895, il en fait la villa “La Marjolaine”», superbe villa à l’italienne, dotée d’un grand parc.
L’épouse de Victor Laloux est la nièce du peintre Charles Euphrasie Kussaweg qui a trouvé à plusieurs reprises l’inspiration sur les bords du Loing, devant cette maison et aux environs, alors qu’il manquait de rivière à Barbizon.
Pendant plus de quarante ans, Victor Laloux passait chaque année de longs moments à Montigny et recevait chez lui les plus grands noms du monde des artistes : les graveurs Emile Buland et Louis Alexandre Bottée, le sculpteur François Sicard (dont une œuvre décore la tombe de Jean-Gustave Iribe au cimetière de Montigny), les peintres Jules Adler et Montezin, et bien d’autres.
Victor Laloux s’intéressait au village et à ses habitants, et il en connaissait la majorité des artistes qu’il côtoyait volontiers. Il a accepté, en septembre 1899, à la demande du maire Raymond Lavaurs, de faire gratuitement les plans du futur presbytère.
Ces séjours et ces réceptions se sont répétées jusqu’en 1935, date où Laloux diminué par l’âge a quitté Montigny pour vivre ses dernières années à Paris
Louis Alexandre BOTTEE (1852-1940) Ce célèbre graveur en médailles a fait son apprentissage, très jeune, dans une fabrique de boutons où il était chargé de graver les modèles. Bottée suit ensuite les cours de l’école des Arts Décoratifs, puis est reçu aux Beaux-Arts de Paris où il obtient le premier grand Prix de Rome de gravure en médailles. On lui doit, entre autres, les médailles décernées lors de l’Exposition Universelle de 1889 et la célèbre “Marianne casquée au coq”. Ses médailles ont toutes été éditées par la Monnaie de Paris.
Jean-Eugène et Emile BULAND.
Les frères Buland ont habité à Montigny pendant plusieurs années. Visiteurs réguliers de Victor Laloux, ils aiment venir là un moment à l’occasion. Ils ont choisi de faire les mêmes études aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Cabanel. Tous deux ont été Prix de Rome, attirés par le mouvement symboliste et médaillés et lauréats de nombreux salons. Tous deux ont travaillé avec Laloux pour des commandes officielles.
Jean-Eugène BULAND (1852-1927) Peintre de scènes antiques s’est tourné vers la vie quotidienne en devenant peintre naturaliste
Emile BULAND (1857-1938) graveur, ami de jeunesse de Laloux, lui a succédé comme directeur de la fondation Taylor à Paris. Conquis par la région, il a acheté une belle villa à Marlotte.
François SICARD (1862-1934) est sculpteur. Auteur pour l’Etat du buste officiel de Clémenceau, il est aussi celui de la statue qui décore, au cimetière de Montigny la tombe de la famille Iribe.
Jules ADLER (1865-1952) venait souvent retrouver son ami à La Marjolaine. Fondateur du salon d’Automne et professeur aux Beaux-Arts de Paris, après un séjour au camp de déportation de Drancy en 1944, il décède dans la maison de retraite des artistes à Nogent sur Marne.
Adolphe DECHENAUD (1862-1926), peintre parisien, il a fréquenté l’Académie Julian, élève de J.J. Levebre, Gustave Boulenger et Benjamin-Constant. Après un prix de Rome en 1891 et un séjour en Italie, il expose aux salons parisiens à partir de 1899, y gagne des médailles et se fait remarquer comme portraitiste. Losine Garcin, peintre pastelliste, qui signera alors du nom de Rosine Dechenaud. Il conserve des liens d’amitié avec ses amis peintres qu’il vient retrouver à Montigny chez Victor Laloux, comme en témoigne le portrait de ces deux artistes familiers du village et celui de Laloux.
Pierre MONTEZIN (1874-1946) Bien que né dans un milieu aisé, le jeune Montézin n’a pas été poussé à faire de longues études. A sa sortie de l’école primaire, son père le met en apprentissage dans une maison de décoration parisienne qu’il délaisse au bout de plusieurs années pour se consacrer à la peinture de paysages. Dès 19 ans, il souhaite exposer au Salon des Artistes Français, sans succès au début. Il est un moment l’élève de Raphaël Fausse, autre artiste montignon. A partir de 1907 il reçoit de nombreux prix et médailles. Il est président du jury des Artistes Français en 1933, puis élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1941. Il partage son temps entre Paris et Veneux-Les-Sablons où il possède une maison. Il vient très souvent chez son ami, simplement, en voisin.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
The SCHOPIN ceramics factory (active from 1872 to 1889) and the Maison du Gué
This ceramics factory was the birthplace of Montigny-sur-Loing’s first fine ceramics workshops.
Louis Eugène SCHOPIN (1831-1893) is the son of Henri Frédéric SCHOPIN, a famed historical painter, winner of the Prix de Rome. Henri also worked on the decoration of the Hôtel de Ville in Paris and the chapel of the Château de Fontainebleau – and later decorated some of Louis Eugène’s ceramics.
As a soldier in Nevers, the younger L.E.SCHOPIN, frequented the earthenware factories there, learning about the manufacture of ceramics. He began his career in Fontainebleau, in the atelier of ceramist, Etienne. JACQUEMIN. He also built a kiln for his own work. The war of 1870 destroyed this workshop.
When the war ended, Eugène SCHOPIN and his family settled in Montigny in “la Maison du Gué” (The House at the Ford), which was owned by his brother-in-law. There he built a kiln and atelier. SCHOPIN quickly adopted the “barbotine” technique. From 1874 onwards, he and his invaluable team of decorative artists, including Alexandre RENAULT, won a number of prizes and medals.
In 1877, he bought a property located in the main street where he installed additional workshops and kilns in order to increase production.
Eugene SCHOPIN was an active participant in the life of Montigny, serving two terms as town councillor. He also donated the land for the construction of a staircase from the church square to the main street, and funded the development of the junction of the road to Grez.
In 1885, SCHOPIN sold the pottery to Arthur Lee PEARSON and moved to Algeria, where he died.
Georges Frédéric SCHOPIN (1837-1893), Eugène’s brother, was a landscape painter who made his debut at the 1859 Salon. He painted the beautiful ceramic plates of the front of the house later owned by the painter Schulz.
La maison du Gué
Isidore MONTAIGNAC, director of the famous Parisian gallery Georges PETIT, bought the old faience factory from the SCHOPIN family in 1893. He created a house with large windows to showcase the beautiful view of the river. The rooms are centered around an imposing staircase leading to a gallery, which served as an extension of the Parisian Gallery. Both local artists and more well-known painters such as Auguste RODIN and Eugene BOUDIN exhibited there, some of the staying with MONTAIGNAC for extended periods.
La famille SCHOPIN
Henri Frédéric Schopin, (1804-1880) Né à Lübeck en Prusse, est peintre d’histoire, Prix de Rome en 1831, membre de l’Académie de Saint Petersbourg en 1848. D’une famille d’artistes, ses deux grands-pères étaient, l’un graveur en médaille (Jean-Léon Schopin), l’autre sociétaire de la Comédie Française.
Henri Frédéric Schopin a travaillé à la décoration de l’Hôtel de Ville de Paris et à celle de la chapelle du château de Fontainebleau. Il a également décoré quelques céramiques chez son fils Eugène à Montigny. Il a offert un grand tableau de l’Assomption de la Vierge Marie pour décorer la tribune de l’église de Montigny. Le conseil municipal de l’époque a décidé de lui offrir la concession à perpétuité qu’il voulait acheter au cimetière, il y est enterré.
Son premier fils, Louis-Eugène SCHOPIN (1831-1893) en garnison à Nevers, fréquente les nombreuses faïenceries et s’initie à la fabrication des céramiques. Il vient retrouver son père à Fontainebleau vers 1866 et travaille chez le céramiste E. Jacquemin à Avon. Passionné par cet art, il construit chez lui à Avon, un four pour la cuisson de pièces qu’il façonnait et décorait selon sa fantaisie. La guerre de 1870 détruit cet atelier.
Son deuxième fils, Georges-Frédéric Schopin (1837-1893) est peintre paysagiste et débute au Salon de 1859. À partir de 1876, il habite avec sa femme une grande maison voisine du moulin, dont il a décoré la façade des belles plaques de céramique qui subsistent à ce jour. Bien qu’on ne leur connaisse pas de signature, ces plaques lui sont attribuées. Après sa mort, la maison est louée au peintre AdrienSchulz .qui l’achètera en 1924.
La faïencerie Eugène SCHOPIN
A la fin de la guerre de 1870, Louis-Eugène SCHOPIN, à 41 ans, s’installe à Montigny avec sa famille dans la propriété que son beau-frère Colbrant avait achetée à la famille du graveur Armand Caqué.
En septembre 1872, il obtient l’autorisation d’y construire un four et des ateliers pour la production de faïence d’art.
L’atelier est équipé d’un four à moufle* de 1.75 m de diamètre et 5 m de haut environ.
*Un four à moufle est un four à bois dont la structure est à double enveloppe afin que la flamme ne touche pas directement les céramiques décorées et émaillées qui doivent être préservées des chocs thermiques et de l’oxydation.
C’est dans cette faïencerie que naissent les premières céramiques d’art de Montigny sur Loing.
Eugène SCHOPIN adopte rapidement la nouvelle technique de la barbotine, et fait croître son atelier ainsi que le nombre de ses collaborateurs.
En 1877, Il achète une propriété située plus haut dans la grande rue (actuelle rue du Loing) et y installe d’autres ateliers et un four pour intensifier la production. En 1880, 22 personnes travailleront à la faïencerie Schopin.
“Chronologie des Ateliers de Faïencerie d’Art SCHOPIN” avant le croquis
1-Faïencerie d’art Eugène Schopin
C-Maison de Georges Schopin, puis d’Adrien Schulz
2-Extension de l’atelier d’Eugène Schopin
(puis, A.L. Pearson, J. Cachier, Georges Delvaux)
Les productions de la faïencerie SCHOPIN
Eugène SCHOPIN se spécialise dans la production de faïences avec décors dit à la barbotine. La technique à la barbotine utilise une terre délayée teintée par des composés métalliques. Cette technique nécessite une grande maîtrise du pinceau et de l’anticipation du rendu des couleurs car ces dernières ne se révèlent qu’à la cuisson. L’effet produit évoque la touche en relief de la peinture à l’huile des impressionnistes. Le procédé exige des artistes confirmés.
Plusieurs spécialistes participent à la fabrication : mouleurs et tourneurs pour la mise en forme des pièces en terre ou pate de faïence ou de grès, décorateurs pour appliquer les motifs sur les pièces brutes, chauffeurs pour le maintien du four en température pour la cuisson, vendeurs…
La vente des céramiques achevées se fait soit sur place au magasin, soit dans des commerces spécialisés à Fontainebleau et à Paris, dans des hôtels, à l’occasion des expositions, et dans plusieurs pays (Angleterre, Belgique, Pays bas…).
Les pièces produites par les ateliers sont de formes variées : vases, pots, jardinières, assiettes, plats, coupes, tasses, encriers, plaques décoratives, porte montre, etc…
Elles portent généralement la marque M.s.L. et sont souvent accompagnée des initiales du peintre.
Les décors de fleurs obtiennent un grand succès dès 1874. À l’Exposition universelle de 1878, Schopin reçoit une médaille d’argent.
De nombreux artistes ont travaillé dans l’atelier de Schopin, parmi les principaux :
Jules Auguste Habert-Dys (1850-1930) entre en apprentissage à 13 ans chez un peintre décorateur de Blois, puis à 17 ans chez un céramiste où il apprend le métier. Il vient à Paris en 1874 et étudie dans l’atelier de Gérôme aux Beaux-Arts de Paris. Il entre ensuite chez Laurin à Bourg-la-Reine et s’intéresse au procédé de la barbotine de Ernest Chaplet. En 1877, il part pour l’atelier parisien de Haviland, chez FélixBracquemond, avec lequel il travaille deux années en compagnie de Degas et d’Aubé. L’année suivante, il arrive chez Schopin à Montigny, où la technique de la barbotine est un peu différente de l’originale, mais plus riche et plus colorée.
Il a travaillé dans d’autres ateliers de céramique, exposé des tableaux, fait des gravures et illustre des livres dont un ouvrage de Maupassant . Il a même créé les images d’un jeu de cartes conservé au Musée d’Orsay et a été professeur à l’École des Arts décoratifs jusqu’en 1927.
Emile Justin Merlot (1839-1900) atteint de surdité de naissance, est doué de dons artistiques précoces. A 17 ans, il se rend à Paris. Décidé à peindre, il suit les cours de Forestier et de Eugène Lavieille, où il se lie avec Harpignies. Peintre paysagiste et animalier, il est très influencé par l’Ecole de Barbizon.
Après la guerre de 1870, il se lance dans une carrière d’artiste peintre à Paris en continuant la décoration. Il a participé à la décoration de la Sainte Chapelle à Paris. Il va en Amérique, sans doute avec Adrien Schulz , pour réaliser de grands panoramas, puis en Angleterre et en Suisse, ce qui le fait connaître au niveau international. Il expose régulièrement aux Salons, obtient des récompenses dont une médaille de bronze lors de l’Exposition universelle de 1900.
Il réalise la décoration de céramiques pour la firme Haviland. Puis il vient décorer à la faïencerie Schopin à Montigny et y meurt célibataire à son domicile à l’âge de 61 ans.
Joseph Charles Schuller dit Carl (1852-1920) Né dans le Haut-Rhin, choisit la voie artistique. À Paris, il est élève de Dapoye et de Benner et se spécialise dans la peinture des fleurs et des oiseaux.
En 1880, Schuller décore des pièces pour la faïencerie Schopin à Montigny. Il va ensuite décorer à Sarreguemines et à Longwy. Il fait partie de la Société des Artistes Français, expose régulièrement et est médaillé à l’Exposition Universelle de 1889. Il a décoré la tombe de la famille Renault de très belles plaques de céramique ornées de fleurs et d’oiseaux, dont la majeure partie a malheureusement disparu.
Joseph Mittey (1853-1936), peintre suisse, a introduit l’impressionnisme dans l’enseignement des arts en Suisse. Elève de Jeannin, président de la Société des Peintres de Fleurs, et du peintre Hugot, qui se disait lui-même « élève de Monet à Barbizon ». Il est venu jeune à Montigny et a travaillé à la faïencerie de Schopin.
En 1879, l’Ecole des Beaux-Arts et de l’Industrie de Genève a décidé d’ouvrir une classe de céramique et en désigne Joseph Mittey comme professeur titulaire. Rapidement, il ajoute à son enseignement la composition décorative puis la peinture décorative. Il expose à Paris au Salon des Artistes Français à partir de 1877, principalement des tableaux de fleurs, mais aussi des paysages de campagne ou de neige. Il pratique la peinture à l’huile, l’aquarelle, la pyrogravure colorisée alors à la mode et expose partout en Europe. Un grand panneau de faïence réalisé avec ses élèves pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris obtient le grand prix. Mittey reçoit aussi une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900, dont il organise la section genevoise.
La maison du Gué
Louis Joseph Isidore MONTAIGNAC (1851-1924)
Isidore MONTAIGNAC est administrateur de la célèbre Galerie Georges Petit, il se charge des relations internationales. C’est à ce titre qu’il devait partir sur le Titanic pour traiter avec une galerie américaine, mais des affaires de dernière minute l’ont empêché d’embarquer…
MONTAIGNAC est une personnalité réputée du marché de l’art. Il vient à Montigny sur l’invitation de son ami de jeunesse Adrien SCHULZ . Sur ses conseils, il achète cette propriété en 1893 à la famille SCHOPIN. Il y fait construire en 1895 une grande maison spacieuse avec une très belle vue sur la rivière, de grandes baies laissant entrer la lumière, une montée d’escalier imposante desservant une galerie sur laquelle ouvrent de vastes chambres en façade. Cette maison, étudiée et construite pour être, l’été, davantage une annexe de la galerie parisienne qu’une habitation de famille, voit défiler de nombreux touristes et clients aisés. Les œuvres d’artistes locaux et d’autres très connus y sont exposées. Certains artistes y logent.
Une petite passerelle de fer forgé permet de passer sur l’ilot voisin et de contempler les vaches qui venaient boire au gué, les canards ou encore devant chez lui les laveuses profitant du courant pour rincer le linge.
Sur la rive d’en face, de l’autre côté du , des deux côtés de la route de La Genevraye, il fait construire des écuries, la maison du majordome et celle du jardinier. Une de ces maisons a été pendant quelques années le lieu de repos du clown Zavatta.
Artistes familiers de la maison du Gué et de Montigny :
Henry Emilien Rousseau (1875-1933), peintre né au Caire, fils d’un polytechnicien engagé par Ferdinand de Lesseps pour le creusement du canal de Suez. Les sujets de ses tableaux sont surtout des paysages de l’Ile-de-France, de la forêt de Fontainebleau, de la Bretagne et du Limousin.
Jean-Paul (dit Paul) Aubé (1837-1916) sculpteur, réalise des monuments, des bustes et des médailles. Il a travaillé à Auteuil, puis serait venu à Montigny-sur-Loing. Aubé a fait la connaissance de Gauguin en 1877 : ils étaient voisins, et c’est sans doute lui qui a incité Gauguin à s’essayer à la création de « pots » que ce dernier espérait vendre facilement.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Owned and run by the Coquelet family in 1880, this inn developed a reputation for charm and quality. Its primary attributes were its location on the banks of Loing, its garden, and especially the island, as well as the quality of the restaurant.
The owners asked the renowned sculptor Charles Virion to design their sign. It’s a play on words, both on their family name and on the development of their business: the little chick (= coquelet) has become an adult (cock/rooster)! The name remained that of the establishment for many years, and the sign, although rusty, has been maintained by local craftsmen in the shape of the animal.
The Hotel du Coq was popular with artists, some of whom later settled in Montigny. Regular residents included René JUSTE, a prize-winning painter, Charles MIDOUX, a decorator, Camille BOMBOIS, a naïf painter who sold his works in Montmartre, Ernest HAREUX, painter and illustrator, and many others.
L’Auberge du Coq a connu des débuts modestes : une petite auberge tenue en famille par la propriétaire, CélestineMoriceau, épouse Coquelet. Mais sa situation au bord du Loing, les jardins et surtout l’île lui ont fait une réputation de charme, à laquelle s’est vite ajoutée la qualité du restaurant, l’hospitalité et l’amabilité du service, le tout pour un prix abordable.
La première enseigne a été demandée au sculpteur Charles Virion . Le nom de l’hôtel, choisi par les propriétaires, n’est qu’un jeu de mots, à la fois sur leur patronyme, et sur le développement de l’affaire : le petit est devenu adulte Ce nom restera longtemps celui de l’établissement, et l’enseigne garde toujours la forme de l’animal. Cette plaisanterie ayant amusé les artistes habitués du lieu, le projet d’enseigne a été créé par Virion et exécuté par des artisans, habiles ferronniers voisins.
De nombreux artistes étaient clients de l’hôtel. Certains y ont vécu longtemps, avant de s’établir durablement au village. Les plus jeunes y venaient aussi car les professeurs de l’Académie Julian conseillaient à leurs élèves de venir peindre la nature dans la région, la gare était pratique, la rivière et la forêt à proximité. Séduits, les premiers recommandaient à leurs amis le village et le logement.
René JUSTE (1868-1964) Orphelin très jeune de ses deux parents, il a choisi, après son service militaire, de s’engager volontairement quelques années au 6e Escadron du Train des équipages, à Châlons-sur-Marne, avant de se consacrer à une carrière artistique. Ami de Numa Gillet, comme lui élève de l’Académie Julian, il a d’abord pris pension à Sorques au Café Coffin, puis un temps à l’Hôtel du Coq avant d’habiter, après son mariage avec la fille des aubergistes, et pendant de nombreuses années, une maison voisine. Le peintre Marc Antigna était l’un des témoins de mariage.
Juste a habité quelques années à Marlotte avant de finir sa vie dans les Yvelines. Il a beaucoup travaillé, beaucoup exposé, et ses œuvres ont été appréciées, primées et achetées par l’État. On en trouve 18 citées au “Catalogue interministériel des dépôts d’œuvres d’art de l’État”, dont deux à la Présidence de la République, plusieurs dans des ministères, dont «Quais de Nemours » et « Neige au moulin », dans des préfectures, dans de nombreux musées de province (Cannes, Longwy, Bordeaux, Lons le Saulnier). Le musée d’Art et d’Histoire de Chaumont (Haute Marne) dispose ainsi de “Point de vue de Bourron”. Le musée d’Orsay possède “Mon jardin sous la neige”
Charles MIDOUX (dates inconnues) Un peintre décorateur sur céramique qui a travaillé pour l’atelier de Deck et pour l’atelier expérimental d’Auteuil de la Manufacture Haviland, sous la direction de Félix Braquemond, où il côtoyait Aubé, Chaplet et Dammouse.
Réputé pour son mauvais caractère, ce qui n’ôte rien à la splendeur des travaux exécutés par l’artiste peintre de fleurs, il a fréquenté la faïencerie. Midoux a habité Montigny, il y est mort et enterré, mais on ne trouve pas trace de son travail dans notre village.
Camille BOMBOIS (1883-1970) Rien ne destinait ce jeune homme, grand et fort, à mener une carrière artistique. D’une famille plus que modeste (son père était batelier sur les canaux) et peu scolarisé, il est attiré de bonne heure par les travaux physiques, tout en peignant régulièrement depuis l’âge de seize ans. Pour gagner sa vie, il été successivement valet de ferme, gardien de troupeaux, terrassier, hercule de cirque, marin, puis employé du métro à Paris, pour des travaux de terrassement et d’entretien des voies. Il trouve ensuite un travail de nuit comme typographe dans une imprimerie de journaux, car cela lui laisse du temps pour peindre : il vend ses toiles sur les trottoirs de Montmartre.
Mobilisé pendant toute la première guerre mondiale, il est cité trois fois pour son courage au combat et reprend son travail au retour. Il continue à peindre, encouragé par le fait que sa femme a réussi à vendre quelques toiles pendant la guerre. Vers 1920, il reprend ses ventes dans la rue et rencontre le succès. On lui consacre des articles dans des revues d’art. Il cesse alors de travailler pour son employeur et à partir de 40 ans se consacre uniquement à la peinture.
Il est considéré comme un des maîtres de l’art naïf. Ses ventes et sa réputation deviennent internationales. Les sujets de ses tableaux sont multiples, toujours de facture naïve, portraits, représentations humaines de lutteurs de foire, de jongleurs, de cirque ou des paysages. Il semble qu’il ait séjourné un moment à l’Hôtel du Coq à Montigny lorsqu’il a été séduit par la vue du pont vers l’église, celle du moulin voisin de l’auberge, ou de « la maisons sur la rivière » qui serait la Maison de Gué. Il a aussi représenté le pont de Grez. Certains critiques l’ont accusé de s’aider des vues vendues en cartes postales, ce qui n’a en rien dérangé les amateurs.
Ernest Victor HAREUX (1847-1909) Cet artiste au talent précoce peignait et dessinait déjà à 10 ans. Il fut élève de Busson et de Pelouse. Sa carrière de paysagiste débute au Salon de 1868, il obtient une médaille en 1880 et fait partie de la Société des Artistes Français en 1883. Il aime voyager et découvre les paysages variés des régions de France, Bretagne, Normandie, Creuse et surtout les Alpes, car il choisit de vivre définitivement à Grenoble à partir de 1888.
Hareux publie plusieurs traités de peinture et illustre des livres sur la montagne. Avant de partir pour les Alpes, il séjourne dans la région de Fontainebleau, comme en témoignent de nombreux tableaux : “Le peintre dans la forêt de By”, “Bords de Seine” vers Samois, “Paysage de Fontainebleau”. A Montigny, il appréciait le calme de la modeste Auberge du Coq, et les promenades dans le village. “Bords du Loing”, “Sarclage des vignes à Montigny*” sont un témoignage de nos anciens vignobles, ou “Matinée de novembre à Montigny sur Loing”, exposé au Musée de Riom, illustrant le travail dans un vignoble et un potager sur la montée dite “de la butte” face à l’église.
Il s’agit ici des vignobles situés au voisinage de la Charmille, entre Montigny et Sorques, c’est un précieux témoignage de ce qui fut l’activité agricole et la ressource de presque toutes les familles du village.
Karl Cartier (1855-1929) aimait s’y restaurer. C’est un peintre qui a habité qui à Montigny avant d’aller à Moret. Il a été élève de Carolus Duran, Boulenger et Gérome. C’est un régionaliste passionné, qui a peint Moret et ses environs. Fondateur d’un musée à Moret, il y a déposé en 1924 ses collections des paysagistes qui y ont vécu.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Adrien Schulz initially worked for his father’s publishing house in Paris, despite his strong attraction to drawing and painting. When the war of 1870 arrived, he enlisted and after Schulz spent his spare time sketching and painting. His work caught the eye of two landscape painters: Emile Dardoize and Hector Hanoteau.
From 1876 onwards, his work was shown at the “Salon of French Artists” (Salon des Artistes Français). Adrien Schulz completed a technical training course in ceramic decoration in Gien and painted landscapes of the Nièvre and Puisaye. After completing his training, he accepted an offer to work as a decorator in Montigny. An initial partnership with Eugene Schopin led to collaboration with other workshops. His beautiful pieces were often decorated with beautiful landscapes and local figures.
Schulz married, had a son, and although he continued to travel frequently, he settled in Montigny, where he worked until his death. In 1924, he bought this house decorated with ceramic plates. The house remained in his family for three generations.
Adrien Schulz was a member of the “Salon des Artistes Français”, a founding member of the “Salon d’Automne”, a member of the “Salon d’Hiver”, and a member of many juries.
Working on a grand scale, Schulz also created several panoramas. His “Tour of the World” won a medal at the 1900 World’s Fair. He created several other major panoramas, including the Battle of Gettysburg and Niagara Falls, both set in the United States, as well as the Battle of Waterloo in Belgium. At the 1909 Exposition in the United States, he received another medal. A network of galleries where his works were sold included dealers in Paris, London and the United States.
After his death in 1931, an official retrospective exhibition of his works was organized at the “Salon d’Automne”. In his memory, in 1935, his family donated “Spring Mist on the Loing” to the town he had loved.
Adrien SCHULZ (1851-1931) D’origine alsacienne, né à Joinville-le-Pont. Il est le deuxième fils d’un éditeur parisien père de six enfants qui l’oblige très tôt à travailler avec lui malgré son attirance pour le dessin et la peinture. Il est engagé volontaire à 19 ans et décoré à ce titre lors de la guerre de 1870. À son retour, il s’associe plusieurs années avec son père dans sa maison d’édition, tout en utilisant ses loisirs à dessiner et à peindre. Il est très vite remarqué par deux artistes paysagistes renommés à l’époque : EmileDardoize, qui l’encourage et le fait entrer dans son atelier, puis Hanoteau. Il expose rapidement dans les salons parisiens, et dès 1876, aux Artistes Français. Il abandonne alors définitivement la maison d’édition.
Curieux de toutes les expressions artistiques, AdrienSchulz suit avait un stage technique de décoration de céramique à Gien et en profite pour peindre des paysages de la Nièvre et de la Puisaye. C’est après ce stage qu’il répond à une annonce d’offre d’emploi de décorateur en céramique de la faïencerie de Montigny. Il y travaille dès 1876, avec Eugène Schopin , puis ensuite avec tous les autres ateliers montignons. À Montigny il passe travaille la majeure partie de l’année, tout en effectuant de grands voyages. Il apprécie la vie au village, les sites variés de la forêt, les bords du Loing et la campagne toute l’année.
Marié à Paris en 1878, avec Lucienne Chevalier, (Isidore Montaignacest l’un des témoins de son mariage), sa femme et son fils vivent à Montigny, où son fils fréquente l’école communale et joue dans le Loing comme tous les petits montignons. Ce dernier, Lucien-Léon, épouse en 1906 Marcelle Souverbie, la sœur du peintre Jean Marie Souverbie. Il est chef d’agence dans une banque de Versailles.
Adrien Schulz habite d’abord la villa La Pastorale, où il est voisin du peintre Karl Cartier, puis loue vers 1893 la maison voisine du moulin, qui avait été celle de Georges Schopin, puis celle du notaire, (décorée de plaques de céramique attribuées à Schopin et plus tard d’un plat de Schulz). En 1924, la famille est propriétaire de cette maison, qui restera la sienne pendant trois générations. Au bord du Loing, elle permet au peintre de trouver des motifs pour ses tableaux et ses photos, juste devant chez lui : le moulin, le gué, les laveuses et même la reconstruction du pont.
Pour les faïenceries, Schulz décore de nombreuses pièces, des vases, des plats, parfois de personnages, souvent de très beaux paysages, ce qui est rare dans la production de l’atelier.
Sociétaire des Artistes Français, il est aussi membre fondateur du Salon d’Automne avec ses amis Paul Valloton, Albert Lebourg, Eugène Carrière. Sociétaire du Salon d’Hiver il fait partie de nombreux jurys. Il obtient des médailles lors de l’Exposition Universelle de 1900 pour le “Panorama du tour du monde” et une médaille d’or à l’exposition Alaska-Yukon de 1909 aux États-Unis. Il effectue plusieurs séjours de travail en Angleterre, aux Etats-Unis et en Belgique, souvent pour honorer des commandes.
On doit à Adrien Schulz plusieurs panoramas, en particulier celui de la bataille de Gettysburg, aux Etats-Unis, où il a travaillé en 1886 et 1889, avec Paul Philippoteaux et une équipe de peintres français. Il peint aussi un panorama des chutes du Niagara, et participe à celui de la bataille de Waterloo en Belgique.
Schulz est également un excellent photographe. Des vues sur plaques ou sur papier conservent le souvenir de ses voyages, aux Etats-Unis entre autres, ou de Montigny. Ses vues du Loing prises de son jardin, et celles du village, sont des témoignages, hélas très dégradés, du vieux Montigny.
C’est lui qui fit venir à Montigny son ami Isidore Montaignac, le directeur de la galerie Georges Petit, pour acheter en 1893 la propriété de la famille Schopin, où il fit construire la Maison du Gué comme annexe de sa galerie parisienne.
Schulz a eu des contrats avec de nombreuses grandes galeries parisiennes et étrangères, particulièrement aux Etats-Unis et en Angleterre.
L’année de sa mort, en 1931, une grande exposition rétrospective officielle de ses œuvres fut organisée au Salon d’Automne à Paris.
En 1935, l’épouse du peintre et son fils ont offert à la commune, pour la mairie, en souvenir de l’artiste, le grand tableau “Brume de printemps sur le Loing”, dont la famille disait qu’il faisait partie d’une série des quatre saisons.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
DELVAUX Workshop Potters (Active from 1889 to 1902)
After studying chemistry, Georges Delvaux entered the “Bureau des Essais” of the “Ecole des Mines de Paris” from 1856 to 1872. After working as a chemist for the Saint-Louis glassworks, he moved to Gien, where Dominique Grenet introduced him to the world of ceramics. Shortly afterwards, Delvaux bought a faience factory in Montigny and began to produce barbotine-decorated objects.
Purchased as a workshop in 1877 by Eugène SCHOPIN to develop his production, this house was taken over by Arthur Lee PEARSON and Jean CACHIER. Their tenant DELVAUX acquired it in 1891 and continued to produce slip-painted ceramics (barbotines) with the original team of ceramic artists:: Charles PETIT, turner-molder, later replaced by Emile MOUSSEUX, Albert BOUÉ and Charles VIRION, decorators, and many others.
When had built Delvaux the walls of his studio and factory built, his friends decorated it: Numa GILLET created a gate in the “romantic ruin” style, and Toni DOZZI, a relief which adorned the entrance. Although the relief has since been destroyed, it can be seen on old postcards.
For several years, the workshop was a meeting place for local artists. It was there that the Association Artistique de Montigny-sur-Loing was created in July 1898. This group organized a painting and sculpture exhibition every summer, attracting many artists participated. In 1902, Delvaux’s illness led him to close the workshop and discontinue the exhibition.
The principal molders and pottery turners Charles PETIT and Emile MOUSSEUX were joined by decorator Charles Virion, as well as other decorators/painters.
Emile MOUSSEUX (1866-1941), originally from Gien, learned the art of wheel-thrown pottery at the company’s school. He came to Montigny in 1898. When Delvaux closed his atelier, he joined forces with Aristide.BEZARD (1876-1916) to create a pottery workshop in Marlotte.
He returned to Montigny in 1933 and opened a bicycle store with his son.
Georges DELVAUX (1834-1909) Né à Paris, fils de commerçant, il fait de solides études de chimie et entre en 1856 au Bureau des essais de l’Ecole des Mines de Paris où il reste jusqu’en 1872. Il semble qu’il ait ensuite travaillé comme chimiste pour les Cristalleries de Saint-Louis dans l’est de la France où il rencontre Charles Virion , puis à Gien où il travaille avec Dominique Grenetsans doute aussi comme chimiste et y apprend la technique de la barbotine colorée. Il va ensuite à Choisy-le-Roi où il retrouve Ch. Virion, alors jeune sculpteur stagiaire. Delvaux fréquente différents ateliers de céramistes. Il dirige ensuite un moment la faïencerie de Montigny avec Jean Cachier puis l’achète et se lance dans la production de barbotines.
Il veut donner à cette faïencerie un nouveau départ, continuant à employer les techniques habituelles, mais en fabriquant aussi des pièces d’un usage familial plus adaptées à la décoration intérieure et aux finances d’un public large: services de fumeurs ou à liqueur, tasses, vases. Il appelle Charles Virion comme décorateur. Les nombreux artistes montignons et de passage contribuent aussi à la décoration. Les principaux collaborateurs sont alors Albert Bouéet Ch. Virion, comme décorateurs, et Alphonse Petit comme tourneur-mouleur. Numa Gillet contribuera ensuite au travail du grès, puis Aristide Bézard y fait son apprentissage de décorateur et y travaille jusqu’à la fermeture.
Les productions de la faïencerie figurent de nouveau aux expositions, les pièces présentées dans le magasin des ateliers plaisent aux touristes de plus en plus nombreux. De nombreux décorateurs interviennent, comme Edmond Van Coppenolle, puis son fils Jacques On fabrique pour les touristes des pièces plus petites comme “souvenirs” ou utilitaires, telles de petites boîtes aux couvercles décorés ou des plaquettes décoratives. Des annonces publicitaires paraissent dans les journaux, ainsi que de nombreux articles élogieux, des dépôts ouvrent à Paris et ailleurs et les visiteurs sont attirés aussi par une exposition de peinture ouverte l’été.
La famille Delvaux héberge pendant deux ans Charles Virion, arrivé en 1889. L’atelier est le rendez-vous de nombreux amateurs de découvertes et se développe puis Georges Delvaux fait construire un mur de clôture pour sa faïencerie que ses amis décorent : Numa Gillet, qui aime y venir de temps en temps pour y travailler la terre, crée le portail de style “ruine romantique”, Dozzi sculpteur, le décore d’un haut-relief ornant l’entrée, détruit depuis, mais figurant sur les cartes postales anciennes. L’Atelier de Delvaux est pendant plusieurs années le lieu de rencontre des artistes locaux. C’est là qu’est créée en juillet 1898 l’Association Artistique de Montigny-sur-Loing, dont l’exposition fonctionne jusqu’à la fermeture de l’atelier en 1902 quand Delvaux, malade, cesse l’activité.
Il est enterré à Montigny comme sa femme, dans une tombe discrète et presque anonyme.
Quelques années avant la fermeture, Georges Delvaux ayant annoncé son désir de prendre sa retraite, Boué et Petit, bientôt rejoints par CharlesVirion, décident de monter leur propre atelier. Le potier Petit est remplacé chez Delvaux par Eugène Mousseux venu de Gien. Georges Delvaux, qui les a encouragés à s’installer, cesse le travail en 1902. Bezard et Mousseux vont alors s’installer à Marlotte où ils ouvrent leur atelier au N° 9 de la rue Murger.
L’Association Artistique de Montigny-sur-Loing et son exposition :
L’ “Abeille de Fontainebleau”, journal du 29 juillet 1898 publie cette information : “Voici les noms des artistes peintres fondateurs de l’Association Artistique de Montigny-sur-Loing : MM Edmond Van Coppenolle, président, Numa Gillet, trésorier, Marc Antigna, secrétaire, Jacques Van Coppenolle, Felix Malleval, René Juste, Georges Delvaux, céramiste, sont vice-présidents, Tonetti Dozzi, sculpteur, Maurice Moissand, Henri Beau, membres.”
Les expositions ont lieu dans les locaux de la faïencerie de Georges Delvaux. C’est une exposition permanente signalée par une enseigne de fer forgé. Les artistes y organisent chaque année à partir du début de l’été qui est la saison touristique une exposition de peinture sous le vocable “Réunion Artistique de Montigny”. La presse régionale relève les noms des artistes qui fréquentaient le village à cette époque et exposaient : Marsac, Malleval, Stein, Lavalley, Dosi, Joseph Cloix, Mac Lealan, Royer, Jean Camme, Creswell, Korochansky, Ede, des artistes parisiens les y rejoignent souvent. La dernière exposition serait celle de 1902.
Numa Gillet cite à cette occasion, en plus des habitués, les noms de Lavalley, Thurner, Robert-Fleury, Antigna, Mignon, Gosselin et d’autres, dont il sollicite des dons, car une tombola dont les lots étaient offerts par les artistes était organisée chaque année lors de l’exposition. C’était l’occasion d’aider une œuvre de bienfaisance : en 1902, les sinistrés des Antilles, après l’éruption de la Montagne Pelée qui avait détruit la ville de Saint-Pierre en ont bénéficié.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
The potter Louis Baude was born in Le Luc (Var) and died in Montigny. During the First World War, he spent his leave at Auguste Renoir’s with his sister, one of Renoir’s models. After his stay, he claimed to have been the only pupil of the master whom he loved and considered as a father.
Louis Baude taught pottery to Auguste’s son, Jean Renoir. It was the latter who brought Louis Baude to Marlotte to inaugurate his kiln. Unfortunately, their workshop burned down shortly afterwards. However, at that time, Boué and Petit‘s workshop was for sale, so Jean Renoir bought it for Baude in 1922.
Baude exhibited his work at the Salon des Artistes Indépendants, from 1928 to 1932, and sold his ceramics through the “Primavera” boutique in Printemps, the Parisian department store. His work featured glazed pieces in bright tones with both realistic and naive designs. Baude continued to work until about 1958. Confronted with failing strength and a kiln which was out of order, he decided to give up his work as a potter.
Baude was an active participant in village life in Montigny. In 1945, he was member municipal team “from the Resistance”. He was also was a delegate to the Chamber of Artisans, where he represented the craftsmen of Montigny.
1958 marked the end of 86 years of fine ceramics production in Montigny-sur-Loing.
Louis BAUDE (1891-1970) né au Luc (Var), dont le père charron compagnon du Tour de France, rêvait de le voir devenir fonctionnaire. Le jeune homme choisit pourtant de devenir potier et fait son apprentissage chez le céramiste Charles L’Hospied, puis à sa fabrique de produits céramiques à Golfe-Juan. C’était une fabrique très importante, aujourd’hui disparue, produisant à la fois des objets en série de grande qualité sous l’influence des céramistes Massier et des fournitures et produits pour céramistes.
Entre son service militaire et la guerre qui suit, il passe sept années sous les drapeaux et fait entièrement la guerre de 1914-1918. Il passe alors ses permissions à Cagnes sur Mer chez sa sœur qui est domestique et souvent aussi modèle chez le peintre Auguste Renoir. Louis Baude disait avoir été le seul élève du maître, qu’il aimait et considérait comme un père.
A la demande d’Auguste Renoir, Louis Baude a enseigné l’art de la terre et travaillé avec Claude Renoir, qui encouragé par son père, rêvait d’être potier, il lui a enseigné le tournage et l’émaillage. Après le décès d’Auguste Renoir, un autre fils, Jean, voulait reprendre l’atelier de céramique de Claude qui s’en éloigne un moment. Baude devient alors son compagnon, son maître et son ami.
Claude Renoir ayant repris cet atelier, Jean vient s’installer à Marlotte où il désire installer un nouvel atelier dans sa propriété*. Pour travailler avec lui, il fait venir Louis Baude qui inaugure le four tout juste construit mais qui brûle peu après, incendiant l’atelier.
Pour vendre leur production, Jean Renoir et Louis Baude ont ouvert pendant quelques années une boutique à Paris, définitivement fermée en 1924, Jean Renoir ayant opté pour le cinéma.
Il avait acheté pour Baude en 1922 l’atelier de Boué et Petità Montigny, qui était à vendre, lui disant “tu me rembourseras quand tu pourras”. Ce fut fait en deux années.
Louis Baude travaille beaucoup et participe avec succès à de nombreuses expositions, en particulier au Salon des Artistes Indépendants de 1928 à 1932. Il avait trouvé un débouché régulier et solide dans la boutique Primavera du Printemps, une boutique de grande renommée réservée à des Ateliers d’Arts sélectionnés, fréquentée par des amateurs français et étrangers.
Il a produit des pièces de faïence émaillée, originales, aux tons joyeux et vifs et aux décors le plus souvent de facture à la fois réaliste et naïve, principalement des fleurs et des paysages locaux. Il travaille seul, parfois aidé par sa femme qui s’occupe essentiellement du magasin qu’ils ont gardé ouvert à Montigny.
Louis Baude a travaillé ainsi jusque vers 1960, puis, le four devenu hors d’usage, et lui-même fatigué et diminué, il a abandonné la fabrication. Sa femme a conservé la boutique un moment, vendant les dernières œuvres de l’artiste et quelques céramiques des ateliers de Vallauris. Baude est décédé en février 1970 et est enterré à Montigny.
À côté de son métier d’artisan d’art, Louis Baude a participé activement à la vie du village. Il est membre du “Comité de Libération” de la commune, élu Conseiller municipal lors de l’élection de mai 1945, puis est réélu à celles de 1946 et 1947, il fait partie de la municipalité dite “Porte-parole de la Résistance et des Patriotes libérateurs de notre territoire”. Il contribue à l’organisation du “14 juillet de la Libération”. Délégué à la Chambre des Métiers, élu en 1945, en tant qu’”artisan-compagnon”, il y représente les artisans de Montigny.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
A work of art in the heart of the village. The viaduct was inaugurated in August 1849.
Construction of the railway line required a huge workforce. Masons, quarrymen, earthworkers and stonemasons all found regular work here. They were also a source of income for local businesses.
The viaduct, whose construction was particularly delicate, is made entirely of cut stone, at an angle to the valley. In order to fill the difference in level, it is preceded by a long earth embankment which separates the “avenue de la gare” from the “place de la mairie” and is also the origin of the “rue Frot”.
The construction of the viaduct brought to Montigny the best engineers to direct the work: Messrs François Lavaurs, Etienne Collignon and Pierre Cloix. All three chose to settle their families in the village and took on responsibilities there.
Railroad engineers sent to Montigny were seduced by the village and were responsible for the beautiful houses built between Montigny and Sorques, along the Loing.
Le Viaduc : Ouvrage d’art au cœur du village
Le viaduc de Montigny est cité parmi les trois les plus remarquables de la ligne du Bourbonnais, avec celui sur la Loire à Nevers, et l’ancien “pont de la Mulatière”, près de Lyon, malheureusement détruit pas la guerre en 1946 et reconstruit.
La construction de ce viaduc a été particulièrement délicate. Il est entièrement en pierres taillées, en biais par rapport à la vallée et le passage de la rue principale du village. Afin de combler la dénivellation, il est précédé d’un long remblai de terre rapportée qui sépare l’avenue de la gare de la place de la mairie. Cela a profondément modifié l’aspect de cette partie du village.
La construction du viaduc a conduit à Montigny les meilleurs techniciens spécialistes sous la direction de Pierre Cloix, tailleur de pierre très doué et ambitieux, devenu “appareilleur” et ingénieur. Cette très rare spécialité l’amène au chantier du viaduc de Montigny. En effet, la construction de ce viaduc, dont les voûtes franchissent la rue en oblique, est une difficile et rare réalisation. Pierre Cloix a surveillé aussi la construction des autres ponts du chemin de fer franchissant les nombreux chemins ruraux du village, qui sont, eux aussi, tous en pierres et élégants.
Pierre Cloix se plait à Montigny et il y rencontre son épouse et, comme entrepreneur, se fixe au village dont l’un de ses fils sera maire.
De nombreux ingénieurs sont venus comme Pierre Cloix, pour diriger les travaux du chemin de fer, MM Lavaurs, Collignon et d’autres choisirent d’installer leur famille au village et certains y assumèrent des responsabilités. Ces techniciens du chemin de fer envoyés à Montigny et séduits par le village sont à l’origine de beaucoup des belles maisons construites entre Montigny et Sorques, au bord du Loing et de quelques autres.
Du personnel des sociétés de chemin de fer ont été envoyés à Montigny, certains au moment de la construction des voies, d’autres, ensuite, pour remplir diverses fonctions très variées de ce qui deviendra la SNCF. Quelques-unes de ces familles venues au village sont restées, y ont créé des liens et leurs descendants sont encore montignons.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
King Louis-Philippe authorized the first railroad line in 1845, the Bourbonnais line, between Montargis and Fontainebleau. This prestigious construction project attracted numerous engineers and architects, many of whom settled in Montigny. In 1849 the line was inaugurated with a train carrying the President of the Republic – the Prince Napoleon – from Montargis to Moret and thence to Fontainebleau.
The Rail Station itself has changed little since its construction. The big house on the station square was for the station master and the numerous staff.
For many years, there were a series of large warehouses for merchandise. One especially dangerous product – Dynamite, produced in a factory in nearby Cugny – had its own special platform, with a space to load the carts and trucks. The remnants of this area are visible today at the edge of the parking lot of the rue Jacobé.
The warehouses have disappeared, replaced by the parking lot and the court for playing “boules”.
In 2001, the mayor successfully lobbied for the construction of a tunnel beneath the tracks, replacing the old wooden walkway which had been the only way to cross the rail line
La première grande ligne de chemin de fer de France
Depuis 1830, quelques locomotives à vapeur circulaient sur de rares tronçons de voies ferrées, éparses à travers la France. Le premier “chemin à ornières de fer” avait été ouvert en 1828, de Saint-Étienne à Andrézieux sur18 km. Il était hippomobile : deux chevaux tiraient trois wagons sur des rails pour transporter des marchandises, il resta ainsi jusqu’en 1844.
Une loi de 1842 a précisé les options choisies pour créer un réseau véritablement utilisable : des lignes principales y sont définies rayonnant en étoile autour de Paris. Des compagnies privées sont chargées de la réalisation.
L’installation des premiers chemins de fer dans notre région fut une sorte d’épopée: l’arrivée de ce monstre bruyant crachant le feu effrayait les habitants et de nombreuses agglomérations refusèrent de l’accueillir sur leur territoire comme Fontainebleau ou le repoussèrent le plus loin possible des habitations… Dans les agglomérations concernées par le projet, les discussions furent vives pour examiner les bienfaits ou les nuisances qu’apporterait ce nouveau moyen de transport. On reprochait de nombreux méfaits aux trains, on prétendait même que la fumée des locomotives nuisait à l’agriculture et à la production des vignes nombreuses alors dans la région.
Le roi Louis Philippe, ami du progrès, séduit par ce nouveau moyen de transport, après quelques essais, donna l’autorisation de construire la première véritable ligne de chemin de fer en 1845. Le tracé avait fait l’objet de nombreuses discussions : fallait-il le diriger vers l’est et la Champagne, vers la vallée de la Loire ? La décision fut de passer par Fontainebleau, Sens et Dijon, pour rejoindre, plus tard, Lyon. Les voyageurs savent-ils qu’ils utilisent ici la plus ancienne des lignes de chemin de fer ?
Cette réalisation complète est retardée par des rivalités entre les compagnies alors indépendantes ce qui repousse une partie des travaux entre 1850 et 1861.
Le chemin de fer fut la cause de grands changements dans notre région en modifiant certains aspects du village et en modifiant les habitudes.
Le chantier attira des ingénieurs, des architectes et des spécialistes, dont beaucoup se fixèrent à Montigny, ainsi qu’une main d’œuvre importante souvent de passage : maçons, carriers, terrassiers, tailleurs de pierre trouvèrent là en grand nombre un travail régulier qui était aussi source de revenus pour les commerces locaux.
De nombreux incidents et des bagarres opposèrent dans les villages les ouvriers du chemin de fer et ceux du canal. La tradition conserve le souvenir de véritables batailles rangées opposant les mariniers, dits “canalous”, et les “lignards” d’autant plus que les “gens du fer” vivaient souvent entre eux, dans des baraques, et que les distractions étaient rares, le règlement leur interdisant les sorties dans les auberges voisines. Les plus jeunes ouvriers ne respectaient pas ces consignes et allaient combler le vide de leurs soirées en buvant et en courtisant les belles convoitées par les mariniers : l’inquiétude d’une rivalité entre les deux modes de transport n’y était pas étrangère.
Après des interruptions de travaux dues à des causes diverses, en particulier à la révolution de 1848, puis à des baisses des crédits accordés par la compagnie privée, ce fut l’État qui reprit la responsabilité de la construction.
Quand tout fut terminé et que la première ligne de chemin de fer put être mise en service, on put organiser une première inauguration qui eut lieu le 12 août 1849. Le premier train officiel transporta le Président de la République, le Prince Napoléon, qui traversa la région vers deux heures de l’après-midi, avec un arrêt prolongé à Fontainebleau. La population rassemblée le long des voies assistait nombreuse au passage du train décoré transportant leur Prince Président en agitant des drapeaux ou des foulards.
En septembre de la même année fut inaugurée la ligne de Paris à Tonnerre, sans arrêt à Moret.
En 1858, Le premier coup de pioche est donné à Moret par le Préfet de Seine et Marne à l’occasion du Conseil de révision, pour la construction de la prolongation de la ligne du Bourbonnais, les travaux sont ensuite terminés jusqu’à Nevers, puis au-delà.
L’inauguration de la ligne entre Moret et Montargis fut faite le mardi 14 août 1860. Il semble qu’il n’y eut que peu de manifestations officielles car on attendait pour cela l’ouverture de la ligne jusqu’à Nevers. Cependant une légende circule, disant que Napoléon III, en personne, aurait inauguré cette ligne à l’occasion de son retour à Fontainebleau après une cure à Vichy.
C’est en 1859 qu’est constituée la compagnie de Paris à Lyon et la Méditerranée (PLM). Il faut ensuite attendre 1938 pour la naturalisation des chemins de fer (SNCF)
La gare a peu changé depuis sa construction. Le quai et les grands entrepôts pour les marchandises ont cependant disparu, remplacés par le parking et le jeu de boules. En face, la dynamiterie de Cugny (Compagnie Nationale des Explosifs) disposait d’un quai particulier spécial pour ses wagons et d’un espace pour charger les tombereaux puis les camions des produits dangereux, ainsi que d’une conduite enterrée vers la route pour les fluides (nitro-glycérine !), dont l’emplacement est encore visible actuellement sous un muret de pierres en bordure de l’accès du parking de la rue Jacobé.
La grande maison de la place de la gare était le logement de fonction du chef de gare et de sa famille, ainsi que du personnel.
Jusqu’à la réunion de Bourron et de Marlotte, en 1919, la gare a porté le nom de Montigny-Marlotte, à la demande, en 1892, de Marlotte. La gare suivante étant Bourron-Grez.
Jadis, un passage en bois en face de la gare permettait le passage d’un quai à l’autre et la sortie des voyageurs du côté de leur choix. A la veille des années 2000, à la suite d’un accident mortel de plus et grâce à l’action d’un maire, la construction d’un tunnel a été obtenue, ce qui a supprimé le risque de nouveaux drames.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Charles Virion, born in Corsica, grew up in the Lorraine. He studied at the “École des Beaux-Arts” de Nancy, forming close long-term friendships with members of the “École de Nancy”, whose graceful Art Nouveau style he adopted. He pursued his studies at the School of Decorative Arts in Paris, winning a place at the prestigious Beaux-Arts de Paris. After completing an apprenticeship at a faience workshop in Choisy le Roi, he was recruited in 1889 by Georges Delvaux, joining Delvaux’s team as a decorator. CharlesVirion exhibited his work at the Paris Salons, and won a medal at the Universal Exposition in 1900.
As a sculptor, Virion showed his range, producing bronzes of various animals, creating wall-decorations of various types for grand buildings and private homes, as well as designing medals for the Paris Mint, and designing ceramics for ateliers in Rambervilliers in the Lorraine and elsewhere. His notebooks are full of sketches, projects, and studies – testifying to his gift for close observation and his creativity.
Virion exhibited his works in Paris at the “Musée d’Orsay”, Petit Palais, the former “Musée des Colonies” and in museums throughout France, as well as in the United States and Brazil. His numerous World War I monuments are found in many places in France. They can be identified by the presence of a cock/rooster signed Virion.
A great lover of nature, Charles Virion loved village life in Montigny, where he settled with his family, built a house and raised his children. He established a network of friendships with both local artists/artisans and the village families, participating in municipal affairs, especially in the period of the war in 1914-1918.
Charles Virion was also one of the founders of the Association of Naturalists of the Loing Valley, one the artists who created the museum at the chateau of Nemours, and also a co-creator of the Salon and Association of Animal Artists in Paris.
Several of Virion’s fellow artists from his days in Nancy visited him in Montigny. Among them were: Charles JACQUOT, a sculptor whose montigny’s faience received a medal at the 1900 Universal Exposition, Edmond LOMBARD, a founder of the “École de Nancy” and furniture designer for the famed workshops of Majorelle and Gautier and other Art Nouveau designers, and the painter, Charles BASTIEN.
Charles VIRION et ses amis
Charles VIRION (1865-1946) Né à Ajaccio où son père était Inspecteur des Eaux-et-Forêts, orphelin très jeune, Charles Virion revient avec sa mère, son frère et ses deux sœurs, en Lorraine où il est élevé par son oncle, responsable des ventes des cristalleries de Saint-Louis, dans un petit village des environs de Bitche. Il y mène la vie des enfants du village où il passe la guerre de 1870, il fréquente ensuite l’école en allemand, mais aussi en français en cours du soir, avant d’aller au collège à Longuyon, puis choisit de devenir peintre.
Entré à l’école des Beaux-Arts de Nancy, en 1883 il est fasciné par le travail d’un sculpteur et n’a plus eu qu’une idée : devenir lui aussi sculpteur. Il suit les cours de cette école, puis à Paris entre à l’École des Arts Décoratifs. Il passe avec succès le Concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris où il est l’élève des sculpteurs Paul Aubé, et A. Falguière et ami de Georges Gardet.
Le service militaire achevé il fait un stage d’un an à la faïencerie Boulenger à Choisy-le-Roi pour s’initier aux arts du feu. Il y retrouve Delvaux, ancien chimiste à Saint-Louis, et vient s’installer à Montigny comme décorateur en 1889, à la demande de ce dernier, au moment où GeorgesDelvaux reprend la faïencerie. Il est logé alors chez le couple Delvaux près de deux années. Il est vite l’ami de ses compagnons de travail mais il est aussi le camarade des jeunes de Montigny qui apprécient sa simplicité et son heureux caractère.
Venu à Montigny pour y travailler il s’y plaît et y fait venir sa famille. Il loue alors un logement Villa Elisabeth, puis, en 1892, fait construire sa maison. Confrère et ami d’Armand Point pour lequel il réalise les sculptures dans l’Atelier de Haute-Claire, il participe aux célèbres méchouis, inconnus jusqu’alors dans nos régions et qui mettent tout Marlotte en émoi. C’est lui qui exécute pour Armand Point : “La Princesse à la Licorne”, le “Saint Georges terrassant le dragon”, des coffrets ciselés et émaillés dont l’un est conservé au Musée d’Orsay et bien d’autres.
Marié en 1904 à une jeune pianiste, Jeanne Lary, il a des enfants. Grand chasseur et fin pêcheur, il ne rate pas une ouverture et souvent un lièvre ou un faisan lui servent de modèle avant d’être dégustés.
Il a décoré de nombreuses salles dans la région: en 1908, la Salle du Long-Rocher, sur le thème des fables de La Fontaine, alors la plus belle de la région pour les fêtes et les bals. En 1913, le dortoir et le grand réfectoire de l’école du “Nid”, des maisons particulières aussi, à Montigny, des salles d’hôtel à Malesherbes, à Nemours ou encore le café Monnier à Bourron.
Cela ne l’empêche nullement de travailler comme sculpteur car il le contrat à mi-temps avec les faïenceries pour lesquelles il a travaillé jusqu’à leur fermeture lui laisse du temps.
Pendant la guerre de 1914-1918, le secrétaire de mairie-instituteur étant mobilisé et le maire Pierre Cloix retenu à Paris, il assume le secrétariat et s’occupe activement des réfugiés en remplissant à peu près toutes les fonctions du maire absent. La guerre terminée il réalise des Monuments aux Morts, à Montigny, La Genevraye, Arbonne, Nemours et bien d’autres. Excellent graveur en médailles, il en crée pour Fontainebleau et surtout pour la Monnaie de Paris, ainsi que des plaquettes en bronze représentant souvent des animaux, encore vendues de nos jours. L’âge venant, il travaille toujours inlassablement, les animaux restant ses modèles favoris et il a laissé des cartons pleins d’études de souris ou de lézards, de cerfs, d’éléphants, lions, tigres ou antilopes, certains étudiés au Jardin des Plantes.
Des œuvres de Charles Virion ont aussi été éditées ailleurs, en particulier par l’atelier de céramiques de Rambervilliers. Des bronzes sont édités par plusieurs grands spécialistes. Sociétaire des Artistes Français où il expose dès 1886, puis du Salon des Artistes Animaliers fondé en 1913 dont il est l’un des initiateurs, il obtient des médailles lors d’expositions nationales et régionales ainsi qu’à l’Exposition Universelle de 1900 où il a reçu deux médailles, une pour sa sculpture, l’autre pour ses céramiques.
Il est aussi de ceux qui ont créé le musée du château de Nemours, puis l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing.
Le 30 décembre 1946 il meurt à Montigny où il repose au cimetière.
Le musée de Nemours possède un grand groupe “Sanglier à l’hallali” qui figura au Salon de 1914, et un “Chien”, la mairie de Montigny un “Aigle pêcheur” et un soldat, celui du monument aux Morts d’Arbonne, l’ex-musée des Arts Africains à Paris avait un groupe d’éléphants d’Afrique en bronze acheté par l’Etat, aujourd’hui déplacé, le même se trouve aux Etats-Unis. On trouve bien d’autres œuvres dans des musées en France et à l’étranger jusqu’en Amérique du Nord et du Sud.
Charles Virion est resté en relation avec plusieurs de ses camarades de l’école des Beaux-Arts de Nancy. Certains d’entre eux sont devenus les fondateurs du mouvement de “l’Ecole de Nancy”. Ils aimaient se retrouver entre amis, à Montigny, pour partager des expériences artistiques.
Charles-Joseph JACQUOT (1865-1930) Né dans les Vosges, montrant des dispositions précoces pour la sculpture, il suit les cours de l’école des Beaux-Arts de Nancy, puis ceux des Beaux-Arts de Paris, comme son camarade Ch. Virion avec lequel il partage un logement d’étudiant à Paris.
Comme lui élève de Falguière et d’Aubé, il obtient une médaille d’honneur dès sa première exposition en 1887, suivie d’une médaille en 1888. À l’Exposition Universelle de 1889, il reçoit une médaille d’argent et il est admis à la Société des Artistes Français l’année suivante. Lauréat d’une bourse de voyage en 1893, il reçoit une médaille d’argent en 1900 à l’Exposition Universelle et enfin d’une médaille de 1ère classe au Salon de 1905. Ses œuvres se trouvent dans de nombreux musées, notamment au Musée d’Épinal, à Nancy, à Paris au Musée National d’Art Moderne, à Périgueux ou à celui de Nogent-sur-Seine, à côté de celles de Falguière, Camille Claudel, Carpeaux et Dalou.
Il accompagne souvent Ch. Virion à l’atelier Boué et Petit nouvellement installé pour lequel il réalise plusieurs pièces de grès, véritables sculptures, qui figureront à l’Exposition Universelle de 1900 où elles seront récompensées d’une médaille. Ces pièces sont décrites par le journaliste Paul Charton dans le journal “l’Abeille de Fontainebleau” et dans la presse nationale de l’époque.
Mathias SCHIFF (1862-1886), l’un des fils génial d’un commis de ferme lorrain, remarqué très jeune par un notable de Retté, surpris des sculptures et des modelages réalisé par l’enfant de 7 ans qui gardait son troupeau, il a été envoyé étudier à Nancy. Il entre ensuite aux Beaux-Arts de Paris. Il fait avec Emile Friant et d’autres lorrains partie du groupe d’amis qui partagent ou échangent des œuvres.
En 1883, il réalise la statue équestre du duc René qui s’élève place Saint Epvre à Nancy. Mort de tuberculose à 24 ans, il laisse pourtant une œuvre importante, sculptures, médaillons, bustes, dessins… Son frère, Jean-Mathias, peintre et portraitiste a été conservateur du musée des Beaux-Arts de Nancy.
Edmond LOMBARD (1863-1931) : Né à Norroy-lès-Pont-à-Mousson, il fut aussi élève aux Beaux-Arts de Nancy, où il rencontra Ch. Virion, Matthias Schiff et Charles Jacquot, puis, comme eux, aux Arts Décoratifs et aux Beaux-Arts à Paris où il retrouve Ch. Virion.
Il expose, dès 1890, des paysages de Lorraine, d’Ile-de-France ou d’Alsace. Il est professeur de dessin au lycée de Nancy et s’intéresse à de nombreuses expressions artistiques, il peint, à l’huile, à la gouache et à l’aquarelle.
Lombard fait partie des fondateurs de l’Ecole de Nancy, dont il est membre du Comité Directeur, avec Gallé, Daum, Majorelle, Gauthier et Gruber. Parallèlement, il travaille comme décorateur avec Majorelle pour lequel il dessine de nombreux meubles pour l’Exposition Universelle de 1900. L’année suivante, il cesse cette collaboration pour éditer ses propres modèles, avec l’atelier de Gauthier-Poinsignon, toujours à Nancy. Ces fabrications ont obtenu des prix en 1904, en 1905 et ont été remarquées par la Fondation Rothschild. L’entreprise Gauthier existe encore.
Edmond Lombard conserve des liens d’amitié avec ses anciens condisciples. Les vacances scolaires le trouvent régulièrement à Montigny, il vient y peindre des vues de forêt, du village, des environs et des portraits d’amis. Il aime surtout les bords du Loing car il a une prédilection pour des paysages avec la présence de l’eau. Après son mariage il séjourne aussi dans les Landes, mais Montigny reste toute sa vie une étape importante sur la route du voyage et des vacances.
Charles BASTIEN (1865-1936) Ce peintre lorrain, après un passage aux Beaux-Arts de Nancy où il côtoie Ch. Virion, poursuit lui aussi ses études à Paris. Il y fréquente Montézin et Adler, eux aussi familiers de Montigny. Essentiellement peintre de natures mortes et de fleurs, il réalise aussi des paysages et expose aux Salons. Ses expositions parisiennes sont régulièrement annoncées dans “L’Est Républicain”. Charles Bastien est venu séjourner à plusieurs reprises chez son camarade Ch. Virion avec lequel il partageait les plaisirs de la pêche et des sorties en forêt.
Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre
Montigny-sur-Loing est un village tranquille niché entre la forêt et le Loing. Avant le milieu du XIXe siècle, les habitants sont essentiellement des cultivateurs, vignerons, pêcheurs, bûcherons, artisans et carriers. Vers 1860, la construction du chemin de fer et du viaduc ont attiré à Montigny des ingénieurs puis des parisiens aisés qui y ont fait construire de belles maisons.
Le village a aussi attiré des artistes du courant impressionniste séduits par les paysages et les lumières. Peintres, sculpteurs, écrivains viennent et y invitent leurs amis.
Au lendemain de la guerre de 1870, une fabrique de céramiques artistiques s’y installe Elle connait rapidement de grands succès nationaux et internationaux et donne un rayonnement nouveau à Montigny sur Loing. Plusieurs ateliers se succédèrent pendant 86 ans.
Les parcours Histoire et Patrimoine permettent de découvrir l’histoire de notre village, de ses bâtiments et ses sites remarquables ainsi que les artistes et autres personnages notoires qui l’ont habité.
Des plaques sont disposées sur ces lieux avec des textes évocateurs et des illustrations. Un QR code permet d’accéder à des informations complémentaires, ainsi qu’à une traduction en anglais.
Le plan ci-dessous présente l’emplacement des lieux remarquables situés au sud de la ligne de chemin de fer.
Emplacements des plaques Histoire et Patrimoine et Raconte-moi mon village
Les Ateliers de Faïencerie d’Art à Montigny sur Loing, avant-propos :
L’appellation “céramique impressionniste” aussi nommée “faïence artistique”, s’applique à la “peinture à la barbotine” mise au point par Ernest Chaplet à la manufacture Laurin de Bourg-la-Reine.
Les poteries ou faïences décorées à la “barbotine” ont été produites par de nombreuses manufactures et ateliers artisanaux : l’Atelier d’Auteuil, les Faïenceries de Lunéville, Marlotte, Montigny-sur-Loing, Gien, Longwy, Sarreguemines, Vallauris, etc.
Au tournant des XIXe et XXe siècles, les villages de Montigny-sur-Loing et de Marlotte sont les lieux de séjour de nombreux peintres dont Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Eugène Thirion (1839-1910), Adrien Schulz (1851-1931), Numa Gillet (1868-1940) et Lucien Cahen-Michel (1888-1980), attirés par la qualité des paysages et de la lumière. Peintres, sculpteurs, écrivains viennent y vivre et invitent leurs amis.
Lorsque Eugène Schopin fonde en 1872 la première fabrique de céramique d’art à Montigny-sur-Loing, il collabore avec les artistes qui lui sont contemporain pour créer une gamme de modèles inspirés de l’impressionnisme et décorés suivant les nouveaux engouements artistiques du dernier quart du XIXe siècle.
D’autres fabriques de céramiques se développeront autour de ce courant impressionniste. Les plus renommées sont celles de Georges Delvaux (1834-1909), d’Albert Boué (1862-1918), Charles Alphonse Petit (1862-1927), puis Louis Baude (1891-1970) qui produira jusqu’en 1958.
Chronologie des Ateliers de Faiencerie d’Art à Montigny sur Loing
Les parcours Histoire et Patrimoine ont été réalisés dans le cadre d’une coopération entre la Mairie de Montigny-sur-Loing et l’Association de Sauvegarde de Montigny et de son Environnement (A.S.M.E.).
Des démarcheurs se présentent au domicile des habitants ou par téléphone pour effectuer des offres de services en tout genre.
Nous vous rappelons qu’il convient de faire très attention à toutes ces formes de démarchage à domicile. Ces commerciaux se prétendent d’EDF, France-Télécom, Véolia eau, etc… mais sont souvent des personnes n’ayant aucun lien avec ces entreprises voire des individus repérant des personnes vulnérables.
Aussi, il est fortement recommander de ne pas faire entrer au domicile ces personnes et ne faire en aucun cas état du fait que l’on vit seul.
Restez vigilant, n’hésitez pas à prévenir le commissariat de police voire directement les organismes concernés ou appeler la mairie
LES CITOYENS VIGILANTS
La commune a mis en place un dispositif de prévention de la délinquance : « la participation citoyenne ».
Un protocole a été signé entre plusieurs communes voisines, La Préfète de Seine-et-Marne et la Directrice Départementale de la Sécurité Publique.
Ce dispositif est un renforcement de l’action de proximité en mettant en place une relation privilégiée entre les autorités et la population de la manière suivante : plusieurs « citoyens vigilants » sont désignés et représentent leur quartier.
La Police Municipale et la Police Nationale ont désignées de leur côté des policiers référents, chargés de recevoir les sollicitations des « citoyens vigilants ».
Cela facilitera l’échange réciproque d’informations dans le cadre de la sécurité des personnes et des biens pour lutter contre les cambriolages.
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