B13 Guy de MAUPASSANT

Parcours Histoire et Patrimoine – Parcours Bleu

Guy de MAUPASSANT (1850-1893)

On the banks of the Loing, Guy de MAUPASSANT, ill, came to seek rest in 1889, in this house where he wrote his last novel “Notre Coeur”* in 1890 and spent his last years before sinking into madness.

He invited many friends here: René LELONG, who was inspired by the village to illustrate his novel, Pierre LOUYS, Francis JAMMES, Jean de TINAN, Paul VEROLA, Emile ZOLA and others.

Located on the riverside, below the church, this house in the impasse de la Talbarderie can be found on many paintings and photographs of artists who came to immortalize the classified view of Montigny on the banks of the Loing.

*In the novel “Notre Coeur”, Maupassant describes with great accuracy places and landscapes of the village. The drawings of the original edition show the sites mentioned in the novel, they are due to René Lelong, who also came to live in Montigny for a while.


Guy de MAUPASSANT

“Reflets dans le Loing”, devant la maison du “Barrage”,
Plaque céramique de Jacques Van Coppenolle

 

Le Barrage vu du Loing

La maison de Maupassant vue de la rive d’en face.

Guy de Maupassant (1850-1893), ami de Gustave Flaubert et d’Emile Zola, a marqué la littérature française malgré sa courte période productive de 1880 à 1890.

Il est venu chercher le repos  dans le calme de l’impasse de la Talbarderie*, et passer ses dernières années à tenter de ralentir la maladie qui le menait inexorablement à la paralysie et à la folie. Il semble qu’en 1890, sa dernière maîtresse, Clotilde de Faret de Fourmes ait séjourné quelques mois avec lui à Montigny, cette amie de Anna de Noailles, habituée de Fontainebleau,  le quitta la même année, pour Edouard VII du Royaume Uni.

C’est dans une petite maison proche de ce qui est devenu la Vanne Rouge, au bord du Loing, que Maupassant écrivit en 1889 son dernier roman “Notre cœur” publié en 1890, dans lequel on retrouve avec une grande fidélité des lieux et des paysages du village en lisant l’installation du héros, Mariolle, et plus encore dans les gravures illustrant l’édition originale. Elles sont dues à un des amis de l’écrivain, René Lelong, qui est venu, lui aussi, vivre à Montigny un certain temps. Dans ce dernier roman l’auteur raconte l’histoire d’amour entre Mme de Burne et André Mariolle et met en scène des gens du monde et des artistes.

Cette maison au bord du Loing, face à la jetée du bras du moulin, près de la Vanne Rouge et du centre du village, était appréciée par ceux, nombreux,  qui sont venus chercher le calme et profiter un moment de l’hospitalité offerte par Maupassant. Parmi les plus fidèles, Emile Zola, qui fréquentait aussi Marlotte, Francis Jammes, mais aussi bien d’autres comme Henry Bataille, le peintre-poète si célèbre à l’époque.

R. Lelong, le bas de la rue de l‘église (Notre Cœur)

René LELONG (1860-1938) Cet artiste, spécialiste des paysages animés, est aussi connu pour son importante carrière d’illustrateur. Il collabora également à plusieurs magazines et fut l’auteur de nombreuses affiches lors de la guerre de 14-18 et ensuite. Il illustra des œuvres de Diderot (“Jacques le Fataliste”), de Colette (“Les vrilles de la vigne”), mais aussi de Marcel Prévost, Jean Richepin, Bernardin de Saint Pierre, Flaubert, Zola et, ce qui importe davantage pour Montigny, des romans de Maupassant : “La maison Tellier”, “Les sœurs Rondoli”, et surtout, “Notre Cœur” où il montre des images très reconnaissables du village.

R. Lelong, la terrasse de la Vanne Rouge (illustration Notre cœur)

Pierre LOUIS dit Louÿs (1870-1925) Membre d’une famille aisée et illustre, son grand-père est le baron Joseph Louis, ministre des finances de Napoléon 1er, Louis XVIII et Louis-Philippe, sa mère est apparentée à la famille du médecin de Napoléon 1er. Il fait de solides études et fréquente Gide, son camarade d’école, ainsi que Valery, Mallarmé, Oscar Wilde, François Coppée, Debussy, Camille Mauclair, Adolphe Retté ou Stuart Merril. Ce sont tous ces amis qui l’ont attiré dans la région dont ils sont familiers, d’abord à Marlotte à l’Atelier de Haute-Claire chez Armand Point, et ensuite, pour beaucoup d’entre eux, à Montigny. Attiré par la littérature dès sa jeunesse, il fonde une revue “La Conque” en 1891 qui publie des auteurs parnassiens et des symbolistes. Plus tard, il est auteur de recueils de poésies, dont certains inspirent Debussy, puis il publie aussi des romans (dont “La femme et le pantin” en 1898). Il a écrit sous plusieurs pseudonymes : Pierre Louis (son nom véritable d’état civil), Chrysis, Peter Lewys, Pibrac…etc.  Après un mariage malheureux et un remariage, il vit dans la solitude. Devenu presqu’aveugle, paralysé, ruiné, c’est pour trouver le repos qu’il séjourne un moment au Barrage, mais il a également beaucoup fréquenté les auberges du bord du Loing retrouvant ainsi les lieux qu’il avait apprécié plus tôt.

Jean de TINAN (1874-1898) Ecrivain, romancier et chroniqueur, il est le fils du baron Jean Le Barbier de Tinan. Très jeune, il fait preuve de talent littéraire et entretient des relations avec des écrivains et des chroniqueurs. Diplômé de l’école d’agriculture de Montpellier, il publie des chroniques dans le journal littéraire “Le Centaure” et échange des correspondances avec de nombreux écrivains pendant ses études. Il fait éditer un recueil de contes en 1896, “Erithrée, les amphores de Phéidas”, puis des romans, d’abord “Penses-tu réussir, ou les diverses amours de mon ami Raoul de Vallonges” en 1897, qui sera plus tard adapté au cinéma, puis un second roman “Aimienne ou le détournement de mineure”, enfin, “Noctambulisme”, en 1897. Il est ami de Pierre Louÿs, avec qui il séjourne à Montigny et fréquente Paul Valéry, Léautaud, Léon-Paul Fargues, Francis Jammes, eux aussi familiers de la région. Il sert aussi de “nègre littéraire” à Willy, le mari de Colette, auquel le talent de sa femme ne devait pas suffire, et pour lequel il écrit en 1897 “Maîtresse d’esthètes” puis l’année suivante “Un vilain monsieur“. Mais Jean de Tinan est malade dès son séjour à Montpellier. Lors d’une crise importante de “rhumatismes du cœur”, son ami Pierre Louÿs le ramène d’abord à Paris puis au repos à Montigny, dans la maison de Maupassant, où il espère le voir retrouver la santé, mais Jean de Tinan meurt à l’âge de 24 ans.

R. Lelong, l’intérieur de l’église (illustration Notre cœur)

Paul VEROLA (1863-1931) Ce méridional désire devenir écrivain. Il trouve d’abord un emploi à Nice comme secrétaire d’un prince russe fortuné qui le charge, en même temps, d’être le précepteur de sa fille. Les jeunes gens tombent amoureux, et, malgré l’opposition du prince, la jeune comtesse Alexandra d’Ostemburg se convertit au catholicisme romain, et épouse Paul Vérola. Le couple a deux enfants et décide de vivre à Paris. Vérola vit alors de la fortune de sa femme. Il lui écrit des vers et des poèmes d’amour, et produit une œuvre abondante, généralement d’inspiration symboliste et philosophique mais aussi parfois politique : de nombreux romans, un poème dramatique en 3 actes, “Rama”, illustré par son ami Mucha et plusieurs ouvrages de poésies. Très lié avec Paul Etienne Charton, journaliste et auteur dramatique, habitant de Montigny, il séjourne souvent chez lui ou au Barrage et aime retrouver le calme des bords  du Loing pour composer ses vers. Il s’intéresse à la vie artistique du village et est l’ami de nombreux artistes, dont le peintre Joseph Cloix.

Il était présent à Montigny lors du décès de son ami Charton, et il fut l’un des témoins de la déclaration à la mairie, tous deux étant qualifiés “d’hommes de lettres” sur la déclaration.

Les signatures de l’acte de décès de Paul Charton : le maire, Pierre Cloix, P. Vérola et le peintre J. Cloix

*Le talbard, ou tabard, est un épais vêtement, une sorte de surcot ample semblable à une cape ou une grande chasuble, porté au Moyen-âge sur l’armure ou la cote de maille par les chevaliers décoré à leurs armes, il permet de les reconnaître autant que de les protéger.

Mais dans notre région, c’était aussi un vêtement de protection porté par les paysans et les bergers, et parfois les moines, réalisé dans un épais tissu de laine compacte et dense, appelé également talbard longuement foulé, feutré, pour protéger du froid et des intempéries.

Fréquent au 13ème siècle, ce vêtement est réalisé avec la laine des moutons locaux  foulée grâce à la force des moulins. Montigny, à cette époque, comptait trois moulins, dont deux dans ce secteur, l’un à farine, l’autre, disparu, qui était la talbarderie, pour le feutre, le tan, etc.


 

Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre


 

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Bibliographie :

“Jours heureux à Montigny sur Loing”