B3 Famille BOUE et RENAULT

Parcours Histoire et Patrimoine – Parcours Bleu

Families BOUE and RENAULT

Albert BOUE (1862-1918)

Albert Boué, born in Avon, was the nephew of Théodore Lefront, a ceramist. He attended art classes in Fontainebleau, and in 1879, joined Schopin as a decorative painter, working for each of Schopin’s successsors.

In 1891, he married Marie Gautier, a Montigny native. The marriage was celebrated by the then-Mayor Sebastian Orgiazzi. Their marriage certificate lists witnesses who were not artists, but simply family and friends, a rarity in the world of ceramists.

Albert Boué immersed himself in village activities, contributing materially to the improvement of the quality of life of his neighborhood near the church. It was he who bought the right of access to the well on the church square when the presbytery/vicarage was under construction. Until then, the residents in the immediate area had to fetch water for their homes. They often used wheelbarrows laden with jugs to draw water from the best water supplies – the well near the Town Hall and the spring on the road to Grez, which was considered to be particularly pure.

RENAULT Family

The Renault family arrived in Montigny from the Marne region around 1867.

Joseph-Alexandre RENAULT, born in 1836, styled himself “porcelain maker”. He responded to an advertisement by Eugene Schopin, arriving in Montigny in 1872, when Schopin opened his faience factory.

Renault settled in Montigny with his wife and five children: two daughters and three sons.

Joseph-Alexandre’s three sons were apprenticed as potters and then as decorators at the faience factory in Montigny. Calling themselves “artist-painters” they left Schopin, one after another, to join Théodore Deck, another great name in ceramics at that time.

Théotime-Léon, married in Montigny to Marie-Léontine Bécheret in 1879

Alexandre-Bénédict, married in Montigny to Domitille Martin in 1880, fathered a daughter and a son. The son, Marcel-Julien (born June 1881), married late in life in Paris in 1960.

Jules-Achille, born in 1864, left Montigny around 1882.

After the death of his wife, Joseph-Alexandre Renault remarried in 1889. Among the witnesses were François Becheret, who was employed at the faience workshop, as well as the owner, Louis Eugène Schopin.

Marcel RENAULT, Alexandre’s grandson, was also a decorator at Deck’s workshop. He returned to Montigny when he retired, filling his house with beautiful pieces from Montigny and Deck and boxes full of souvenirs from the faience factories.

The Renault family is buried in the Montigny cemetery. The grave was originally decorated with plaques of flowers and birds, which have unfortunately disappeared.


Deux maisons mitoyennes ont abrité les familles des artistes BOUE et RENAULT

Albert BOUE (1862-1918) Né à Avon, fils d’un jardinier, il est le neveu de Théodore Lefront, céramiste à Avon très renommé. Il fréquente très tôt l’atelier de son oncle. Il suit les cours de l’école d’art Comairas de Fontainebleau, puis, en 1879, a 17 ans, il entre comme peintre décorateur chez Schopin  à Montigny. Il y reste jusqu’à la fermeture, puis il a travaillé pour les ateliers successifs de faïencerie. Seul, un passage de deux années comme décorateur à Choisy-le-Roi, chez Boulenger, interrompt cette carrière montignonne.

Son mariage avec Marie Gautier, née à Montigny, a été célébré par le maire Sébastien Orgiazzi. Les témoins, essentiellement parents et amis,  un oncle de Veneux, et Victor Lefront (marchand de parapluies) d’un côté, Jules Perroux, d’Episy et Rodolphe Frichet, cadenassier montignon*, de l’autre. Ce ne sont pas des artistes, ce qui est rare dans le milieu des céramistes.

A. Boué, Paire de vases, atelier Delvaux

Essentiellement décorateur, Albert Boué a produit beaucoup de très beaux décors de fleurs, mais aussi de poules et de natures mortes… Il a aussi, pour sa famille et ses amis, peint quelques beaux tableaux de paysages  ou de fleurs et a laissé de très nombreuses études.

Albert Boué, assiette aux delphiniums

Albert Boué a été en relation avec tous les artistes qui ont fréquenté les divers ateliers montignons. Il a initié plusieurs d’entre eux à l’art de la barbotine, a collaboré avec de multiples artistes de passage et locaux, en particulier avec  Charles Virion , initié aussi les japonais venus découvrir cette technique  encore inconnue d’eux et que Asaï Chu utilisera plus tard à Kioto.

C’est lui aussi qui a facilité la vie de ses voisins en finançant  l’achat du droit d’accès au puits de la place de l’église, pour cette petite collectivité de voisins au moment de la construction du presbytère. L’eau était rare dans le village et sans ce puits, il fallait aller en chercher  assez loin : certains allaient, avec les récipients sur une brouette, à la place de la mairie, d’autres jusqu’à la fontaine de Grez dont l’eau était réputée particulièrement pure (le petit lavoir dont la fontaine est actuellement incluse dans la zone de capture)

*cadenassier : une importante fabrique de cadenas et serrures de sécurité employait beaucoup de montignons, le nom de « cadenassier » a été donné à ces techniciens.

La maison voisine était, elle aussi, habitée par une famille d’artistes, collègues  et amis de Albert Boué : La famille RENAULT

La famille RENAULT est une famille de céramistes et de décorateurs venue de la Marne dans la région de Fontainebleau vers 1867. Le premier représentant de la famille, Joseph Alexandre Renault, né en 1836 dans la Marne, se déclarait porcelainier. Il est venu à Montigny lors de l’ouverture de la faïencerie Schopin  demandant un technicien-décorateur, avec toute sa famille, deux filles et trois fils, tous céramistes.

Théotime-Léon, marié à Montigny à  Marie-Léontine Bécheret en 1879, avant de partir pour Paris pour travailler à la manufacture de Sevres.

– Alexandre – Bénédict, marié à Montigny à Domitille Martin en 1880, père de Marcel-Julien, né en juin 1881. C’est cet Alexandre qui signe “A” de nombreux décors de la fabrique de Schopin (lien vers page plaque B9). Il quitte Schopin ensuite, pour Sèvres.

– JulesAchille, né en 1864, qui quitte Montigny pour l’atelier Deck à Paris, manufacture de Sèvres, vers 1882.

RL : rare signature de Léon Renault, atelier Schopin

Devenu veuf, Joseph se remarie à Montigny en 1890, avec Louise Diehl, originaire de l’Alsace annexée. Ils ont eu une fille morte en bas âge.

Les trois fils du premier lit, Léon, Alexandre et Jules, ont fait leur apprentissage de potier à la faïencerie de Montigny, puis aussi celui de décorateur. Ils se déclarent “artistes peintres”. Après y avoir travaillé quelques années ils ont quitté Montigny les uns après les autres, pour aller décorer chez Théodore Deck à Paris, autre grand nom de la céramique de cette époque qui dirigeait alors un atelier de décoration à la barbotine à la Manufacture de Sèvres.

Alexandre Renault a signé de nombreuses céramiques, pour la décoration, et aussi pour la sculpture de petites pièces

Paire de vases décorés par Alexandre Renault, atelier Schopin (DR)

Marcel Renault, né en 1881, le fils d’Alexandre, marié tardivement à Paris en 1960, a fait toute sa carrière de décorateur  à la Manufacture de Sèvres à l’atelier fondé par Deck, mais il revenait régulièrement chaque semaine  à Montigny dans sa maison de famille, où il s’installa définitivement à la retraite, au bas de la rue de l’Eglise.

Il avait chez lui de très belles pièces de Montigny et de Deck, qu’il avait conservées et des cartons pleins de dessins très poussés, comme ceux de cette époque, études de fleurs, d’insectes, d’oiseaux, et des documents de son père, sans doute aussi de ses oncles. Vieux monsieur courbé par l’âge, il cultivait encore un jardin potager au fond du passage des Corvées, et y passait tous les jours vêtu de sa large blouse bleue d’artiste, portant son panier, parfois un outil. Il prenait le chemin inverse un peu plus tard, le panier chargé des légumes pour ses repas. Il passait toujours par la petite rue du Tertre et la place de l’Église. Parfois, il prenait le temps de s’arrêter pour bavarder un moment, ce qui le rendait heureux : ses souvenirs, comme ses conseils, étaient apprécié des montignons.

La famille Renault a été enterrée au cimetière de Montigny, sous une tombe décorée de plaques de fleurs et d’oiseaux réalisées et offertes par les amis et collègues des ateliers. Malheureusement, ces souvenirs ont été volés, à l’exception d’une des plaques, celle qui porte des noms propres !


 

Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre

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Bibliographie :

“Jours heureux à Montigny sur Loing”

Céramiques Impressionnistes et Grès Art Nouveau, Montigny sur Loing and Marlotte, de O. Fanica et Gérard Boué