B8 Auberge du Coq

Parcours Histoire et Patrimoine – Parcours Bleu

Auberge du Coq

Owned and run by the Coquelet family in 1880, this inn developed a reputation for charm and quality. Its primary attributes were its location on the banks of Loing, its garden, and especially the island, as well as the quality of the restaurant.

The owners asked the renowned sculptor Charles Virion to design their sign. It’s a play on words, both on their family name and on the development of their business: the little chick (= coquelet) has become an adult (cock/rooster)! The name remained that of the establishment for many years, and the sign, although rusty, has been maintained by local craftsmen in the shape of the animal.

The Hotel du Coq was popular with artists, some of whom later settled in Montigny. Regular residents included René JUSTE, a prize-winning painter, Charles MIDOUX, a decorator, Camille BOMBOIS, a naïf painter who sold his works in Montmartre, Ernest HAREUX, painter and illustrator, and many others.


L’Auberge du Coq a connu des débuts modestes : une petite auberge tenue en famille par la propriétaire, Célestine Moriceau, épouse Coquelet. Mais sa situation au bord du Loing, les jardins et surtout l’île lui ont fait une réputation de charme, à laquelle s’est vite ajoutée la qualité du restaurant, l’hospitalité et l’amabilité du service, le tout pour un prix abordable.

L’auberge et ses propriétaires à ses débuts

La première enseigne a été demandée au sculpteur Charles Virion . Le nom de l’hôtel, choisi par les propriétaires, n’est qu’un jeu de mots, à la fois sur leur patronyme, et sur le développement de l’affaire : le petit est devenu adulte Ce nom restera longtemps celui de l’établissement, et l’enseigne garde toujours la forme de l’animal. Cette plaisanterie ayant amusé les artistes habitués du lieu, le projet d’enseigne a été créé par Virion et exécuté par des artisans, habiles ferronniers voisins.

Charles Virion, le premier projet d’enseigne

De nombreux artistes étaient clients de l’hôtel. Certains y ont vécu longtemps, avant de s’établir durablement au village. Les plus jeunes y venaient aussi car les professeurs de l’Académie Julian conseillaient à leurs élèves de venir peindre la nature dans la région, la gare était pratique, la rivière et la forêt à proximité. Séduits, les premiers recommandaient à leurs amis le village et le logement.

René JUSTE (1868-1964) Orphelin très jeune de ses deux parents, il a choisi, après son service militaire, de s’engager volontairement quelques années au 6e Escadron du Train des équipages, à Châlons-sur-Marne, avant de se consacrer à une carrière artistique. Ami de Numa Gillet, comme lui élève de l’Académie Julian, il a d’abord pris pension à Sorques au Café Coffin, puis un temps à l’Hôtel du Coq avant d’habiter, après son mariage avec la fille des aubergistes, et pendant de nombreuses années, une maison voisine. Le peintre Marc Antigna était l’un des témoins de mariage.

Juste a habité quelques années à Marlotte avant de finir sa vie dans les Yvelines. Il a beaucoup travaillé, beaucoup exposé, et ses œuvres ont été appréciées, primées et achetées par l’État. On en trouve 18 citées au “Catalogue interministériel des dépôts d’œuvres d’art de l’État”, dont deux à la Présidence de la République, plusieurs dans des ministères, dont  «Quais de Nemours » et « Neige au moulin », dans des préfectures, dans de nombreux musées de province (Cannes, Longwy, Bordeaux, Lons le Saulnier). Le musée d’Art et d’Histoire de Chaumont (Haute Marne) dispose ainsi de “Point de vue de Bourron”. Le musée d’Orsay possède “Mon jardin sous la neige”

R. Juste : Le moulin sur le Loing

Charles MIDOUX (dates inconnues) Un peintre décorateur sur céramique qui a travaillé pour l’atelier de Deck et pour l’atelier expérimental d’Auteuil de la Manufacture Haviland, sous la direction de Félix Braquemond, où il côtoyait Aubé, Chaplet et Dammouse.

Réputé pour son mauvais caractère, ce qui n’ôte rien à la splendeur des travaux exécutés par l’artiste peintre de fleurs, il a fréquenté la faïencerie. Midoux a habité Montigny, il y est mort et enterré, mais on ne trouve pas trace de son travail dans notre village.

Camille BOMBOIS (1883-1970) Rien ne destinait ce jeune homme, grand et fort, à mener une carrière artistique. D’une famille plus que modeste (son père était batelier sur les canaux) et peu scolarisé, il est attiré de bonne heure par les travaux physiques, tout en peignant régulièrement depuis l’âge de seize ans. Pour gagner sa vie, il  été successivement valet de ferme, gardien de troupeaux, terrassier, hercule de cirque, marin, puis employé du métro à Paris, pour des travaux de terrassement et d’entretien des voies. Il trouve ensuite un travail de nuit comme typographe dans une imprimerie de journaux, car cela lui laisse du temps pour peindre : il vend ses toiles sur les trottoirs de Montmartre.

Mobilisé pendant toute la première guerre mondiale, il est cité trois fois pour son courage au combat et reprend son travail au retour. Il continue à peindre, encouragé par le fait que sa femme a réussi à vendre quelques toiles pendant la guerre. Vers 1920, il reprend ses ventes dans la rue et rencontre le succès. On lui consacre des articles dans des revues d’art. Il cesse alors de travailler pour son employeur et à partir de 40 ans se consacre uniquement à la peinture.

Camille Bombois : “Montigny sur Loing, l’église vue du pont”

Camille Bombois : “”la Maison du Gué”

Il est considéré comme un des maîtres de l’art naïf. Ses ventes et sa réputation deviennent internationales. Les sujets de ses tableaux sont multiples, toujours de facture naïve, portraits, représentations humaines de lutteurs de foire, de jongleurs, de cirque  ou  des paysages. Il semble qu’il ait séjourné un moment à l’Hôtel du Coq à Montigny lorsqu’il a été séduit par la vue du pont vers l’église, celle du moulin voisin de l’auberge, ou de « la maisons sur la rivière » qui serait la Maison de Gué. Il a aussi représenté le pont de Grez. Certains critiques l’ont accusé de s’aider des vues vendues en cartes postales, ce qui n’a en rien  dérangé les amateurs.

Ernest Victor HAREUX (1847-1909) Cet artiste au talent précoce peignait et dessinait déjà à 10 ans. Il fut élève de Busson et de Pelouse. Sa carrière de paysagiste débute au Salon de 1868, il obtient une médaille en 1880 et fait partie de la Société des Artistes Français en 1883. Il aime voyager et découvre les paysages variés des régions de France, Bretagne, Normandie, Creuse et surtout les Alpes, car il choisit de vivre définitivement à Grenoble à partir de 1888.

Hareux publie plusieurs traités de peinture et illustre des livres sur la montagne. Avant de partir pour les Alpes, il séjourne dans la région de Fontainebleau, comme en témoignent de nombreux tableaux : “Le peintre dans la forêt de By”, “Bords de Seine” vers Samois, “Paysage de Fontainebleau”. A Montigny, il appréciait le calme de la modeste Auberge du Coq, et les promenades dans le village. “Bords du Loing”, “Sarclage des vignes à Montigny*” sont un témoignage de nos anciens vignobles, ou “Matinée de novembre à Montigny sur Loing”, exposé au Musée de Riom, illustrant le travail dans un vignoble et un potager sur la montée dite “de la butte” face à l’église.

E. Hareux, “matinée de septembre à Montigny sur Loing”, Musée Mandet RIom

Il s’agit ici des vignobles situés au voisinage de la Charmille, entre Montigny et Sorques, c’est un précieux témoignage  de ce qui fut l’activité agricole et la ressource de presque toutes  les familles du village.

Karl Cartier, la terrasse de l’auberge du Coq et le moulin en 1906

Karl Cartier (1855-1929) aimait s’y restaurer. C’est un peintre qui a habité qui à Montigny avant d’aller à Moret. Il a été élève de Carolus Duran, Boulenger et Gérome. C’est un régionaliste passionné, qui a peint Moret et ses environs. Fondateur d’un musée à Moret, il y a déposé en 1924 ses collections des paysagistes  qui y ont vécu.


 

Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre

 

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Bibliographie :

“Jours heureux à Montigny sur Loing”