B1 La Gare

Parcours Histoire et Patrimoine – Parcours Bleu

The Railway Station

The first main line in France

King Louis-Philippe authorized the first railroad line in 1845, the Bourbonnais line, between Montargis and Fontainebleau. This prestigious construction project attracted numerous engineers and architects, many of whom settled in Montigny. In 1849 the line was inaugurated with a train carrying the President of the Republic – the Prince Napoleon – from Montargis to Moret and thence to Fontainebleau.

The Rail Station itself has changed little since its construction.  The big house on the station square was for the station master and the numerous staff.

For many years, there were a series of large warehouses for merchandise. One especially dangerous product – Dynamite, produced in a factory in nearby Cugny – had its own special platform, with a space to load the carts and trucks. The remnants of this area are visible today at the edge of the parking lot of the rue Jacobé.

The warehouses have disappeared, replaced by the parking lot and the court for playing “boules”.

In 2001, the mayor successfully lobbied for the construction of a tunnel beneath the tracks, replacing the old wooden walkway which had been the only way to cross the rail line


La première grande ligne de chemin de fer de France

Depuis 1830, quelques locomotives à vapeur circulaient sur de rares tronçons de voies ferrées, éparses à travers la France. Le premier “chemin à ornières de fer” avait été ouvert en 1828, de Saint-Étienne à Andrézieux sur18 km. Il était hippomobile : deux chevaux tiraient trois wagons sur  des rails pour transporter des marchandises, il resta ainsi jusqu’en 1844.

Une loi de 1842 a précisé les options choisies pour créer un réseau véritablement utilisable : des lignes principales y sont définies rayonnant en étoile autour de Paris. Des compagnies privées sont chargées de la réalisation.

L’installation des premiers chemins de fer dans notre région fut une sorte d’épopée: l’arrivée de ce monstre bruyant crachant le feu effrayait les habitants et de nombreuses agglomérations refusèrent de l’accueillir sur leur territoire comme Fontainebleau ou le repoussèrent le plus loin possible des habitations… Dans les agglomérations  concernées par le projet, les discussions furent vives pour examiner les bienfaits ou les nuisances qu’apporterait ce nouveau moyen de transport. On reprochait de nombreux méfaits aux trains, on prétendait même que la fumée des locomotives nuisait à l’agriculture et à la production des vignes nombreuses alors dans la région.

Le roi Louis Philippe, ami du progrès, séduit par ce nouveau moyen de transport, après quelques essais, donna l’autorisation de construire la première véritable ligne de chemin de fer en 1845. Le tracé avait fait l’objet de nombreuses discussions : fallait-il le diriger vers l’est et la Champagne, vers la vallée de la Loire ? La décision fut de passer par Fontainebleau, Sens et Dijon, pour rejoindre, plus tard, Lyon. Les voyageurs savent-ils qu’ils utilisent ici la plus ancienne des lignes de chemin de fer ?

Cette réalisation  complète est retardée par des rivalités entre les compagnies alors indépendantes ce qui repousse une partie  des travaux entre 1850 et 1861.

Le chemin de fer fut la cause de grands changements dans notre région en modifiant certains aspects du village et en modifiant les habitudes.

Le chantier attira des ingénieurs, des architectes et  des spécialistes, dont beaucoup se fixèrent à Montigny, ainsi qu’une main d’œuvre importante souvent de passage : maçons, carriers, terrassiers, tailleurs de pierre trouvèrent là en grand nombre un travail régulier qui était aussi source de revenus pour les commerces locaux.

De nombreux incidents et des bagarres opposèrent dans les villages les ouvriers du chemin de fer et ceux du canal.  La tradition conserve le souvenir de véritables batailles rangées opposant les mariniers, dits “canalous”, et les “lignards” d’autant plus que les “gens du fer” vivaient souvent entre eux, dans des baraques, et que les distractions étaient rares, le règlement leur interdisant les sorties dans les auberges voisines. Les plus jeunes ouvriers ne respectaient pas ces consignes et allaient combler le vide de leurs soirées en buvant et en courtisant les belles convoitées par les mariniers : l’inquiétude d’une rivalité entre les deux modes de transport n’y était pas étrangère.

Les ouvriers de chemin de fer

Après des interruptions de travaux dues à des causes diverses, en particulier à la révolution de 1848, puis à des baisses des crédits accordés par la compagnie privée, ce fut l’État qui reprit la responsabilité de la construction.

Quand tout fut terminé et  que la première ligne de chemin de fer put être mise en service, on put organiser une première inauguration qui eut lieu le 12 août 1849. Le premier train officiel transporta le Président de la République, le Prince Napoléon, qui traversa la région vers deux heures de l’après-midi,  avec un arrêt prolongé à Fontainebleau. La population rassemblée le long des voies assistait nombreuse au passage du train décoré transportant leur Prince Président en agitant des drapeaux ou des foulards.

En septembre de la même année fut inaugurée la ligne de Paris à Tonnerre, sans arrêt à Moret.

En 1858, Le premier coup de pioche est donné à Moret par le Préfet de Seine et Marne à l’occasion  du Conseil de révision, pour la construction de la prolongation de la ligne du Bourbonnais,  les travaux sont ensuite terminés jusqu’à Nevers, puis au-delà.

L’inauguration de la ligne entre Moret et Montargis fut faite le mardi 14 août 1860. Il semble qu’il n’y eut que peu de manifestations officielles car on attendait pour cela l’ouverture de la ligne jusqu’à Nevers. Cependant une légende circule, disant que Napoléon III, en personne, aurait inauguré cette ligne à l’occasion de son retour à Fontainebleau après une cure à Vichy.

C’est en 1859 qu’est constituée la compagnie  de Paris à Lyon et la Méditerranée (PLM). Il faut ensuite attendre 1938 pour la naturalisation des chemins de fer (SNCF)

Réseau de la compagnie du P.L.M. en 1882. Extrait de Carte de E. Andriveau et Goulon

La gare a peu changé depuis sa construction. Le quai et les grands entrepôts pour les marchandises ont cependant disparu, remplacés par le parking et le jeu de boules. En face, la dynamiterie de Cugny (Compagnie Nationale des Explosifs) disposait d’un quai particulier spécial pour ses wagons et d’un espace pour charger les tombereaux puis les camions des produits dangereux, ainsi que d’une conduite enterrée vers la route pour les fluides (nitro-glycérine !), dont l’emplacement est encore visible actuellement  sous un muret de pierres en bordure de l’accès du parking de la rue Jacobé.

La grande maison de la place de la gare était le logement de fonction du chef de gare et de sa famille,  ainsi que  du personnel.

Jusqu’à la réunion de Bourron et de Marlotte, en 1919, la gare a porté le nom de Montigny-Marlotte, à la demande, en 1892, de Marlotte. La gare suivante étant Bourron-Grez.

Jadis, un passage en bois en face de la gare permettait le passage d’un quai à l’autre et la sortie des voyageurs du côté de leur choix. A la veille des années 2000, à la suite d’un accident mortel de plus et grâce à l’action d’un maire, la construction  d’un tunnel a été obtenue, ce qui a supprimé le risque de  nouveaux drames.

Les voitures des hôtels attendent les touristes aux sorties des trains

 

Emplacements des plaques du centre village / Plaque locations in the village centre

 

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